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La Permacomptabilité : Une analyse systémique de la création de valeur régénérative

Auteur : Charles Judes, 2025

 

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1. Introduction : Repenser la richesse au-delà du bilan comptable


1.1. La crise de la monoculture comptable


Les systèmes comptables traditionnels, à l'image du Plan Comptable Général (PCG) en France, ont historiquement servi de socle à la gestion et à l'évaluation des entreprises. Fondés sur une logique de partie double datant du XVe siècle, ces cadres ont peu évolué malgré la complexité croissante des enjeux contemporains. Leur fondement repose sur une mesure quantitative et rétrospective des flux monétaires, offrant une image de la santé financière mais demeurant aveugle aux impacts systémiques sur les écosystèmes et la société. Cette perspective unidimensionnelle externalise de facto les coûts environnementaux et sociaux, créant un décalage fondamental entre la performance économique d'une entité et sa contribution réelle au bien-être global.   


Le défaut philosophique de cette approche réside dans son incapacité à attribuer une valeur à tout ce qui ne peut être monétisé. Le questionnement n'est plus seulement "combien ça coûte?" ou "combien ça rapporte financièrement?" mais "à quoi cela contribue-t-il vraiment?" dans un spectre multidimensionnel. L'adhésion exclusive à une métrique financière unique a engendré une pensée linéaire et extractive, inadaptée à la réalité d'un monde fini et profondément interconnecté. Cette monoculture de la pensée comptable n'est pas qu'une simple lacune technique ; elle est une force motrice des déséquilibres écologiques et sociaux, incapable de reconnaître la valeur intrinsèque de la dignité humaine, de la santé d'une forêt ou d'un savoir ancestral.   


1.2. L'émergence de la permacomptabilité


La Permacomptabilité émerge comme une réponse philosophique et pragmatique à cette crise systémique. Inspirée des principes de la permaculture et de l'étude des systèmes vivants, elle propose un cadre conceptuel novateur pour évaluer la création de richesse soutenable. L'approche est holistique et multi-capitaux, redéfinissant la valeur au-delà des seuls chiffres financiers. Ses fondements théoriques s'appuient sur les travaux d'Ethan Roland et Gregory Landua qui ont synthétisé le concept des Huit Formes de Capital. Ce cadre a été adapté et mis en application par Charles Judes à travers son blog de recherche DesignPermacomptable (myDPC DESiGN).   


Le cadre de la Permacomptabilité s'enracine dans une quête de sens personnelle. L'expérience vécue de son créateur, un comptable ayant quitté son métier pour retrouver un lien avec l'humanité et la nature, illustre la raison d'être profonde de la méthode. Cette fusion d'un parcours personnel avec une théorie systémique confère au modèle une légitimité unique, ancrée dans la conviction que la stabilité et la prospérité d'un système vivant ne peuvent naître que de sa complexité et de sa biodiversité. La permacomptabilité ne se contente pas de mesurer des flux ; elle cherche à révéler les boucles de rétroaction, les synergies et les spirales vertueuses qui soutiennent la vitalité d'un écosystème.   


 

2. Les Huit Formes de Capital : Une anatomie multidimensionnelle de la valeur


Le cadre de la Permacomptabilité s'articule autour de huit formes de capital, représentant les ressources essentielles à la création de richesse régénérative. Ces capitaux ne sont pas une simple liste d'actifs, mais un système interconnecté où l'investissement dans une dimension peut générer des effets de levier et des synergies positives sur l'ensemble du système, créant ainsi des "spirales évolutives". Une action peut améliorer simultanément le capital vivant, le capital social et le capital intellectuel, démontrant que la valeur se déploie à travers des interactions complexes et non-linéaires. Cette approche dépasse le simple concept de la « triple performance » (économique, sociale, environnementale) pour proposer une vision pleinement intégrée et systémique.   


À titre d'exemple, une organisation confrontée à des défis financiers a pu identifier que sa solution résidait non pas dans une approche purement monétaire, mais dans la valorisation de ses autres capitaux. En reconnaissant le capital expérientiel acquis lors d'une formation, le capital social tissé avec un nouveau centre éducatif et le capital vivant généré par la plantation de centaines de plantes, il est devenu évident que la valeur du projet dépassait largement sa simple rentabilité financière. Cet exemple illustre de manière concrète comment les capitaux sont des ressources fongibles qui peuvent être converties ou mobilisées pour surmonter des obstacles, transformant un manque apparent en une opportunité de régénération.   

Le tableau suivant présente une synthèse des huit capitaux, leurs définitions, les critères mesurables associés et leur relation avec les Objectifs de Développement Durable (ODD).


Table 1: Les Huit Formes de Capital : Définitions, Métriques et Intentions Stratégiques

Dimension du Capital

Définition & Rôle

ODD Pertinents

Critères Mesurables & Méthodologies

Intentions Stratégiques

1. Vivant

Le socle de toute économie. Il ne se fabrique pas mais se régénère ou s'épuise. Il englobe la santé des écosystèmes, de la biodiversité, et des cycles naturels.  

ODD 3, ODD 6, ODD 14, ODD 15

Qualité des sols (matière organique, vers de terre), qualité de l'air (Bilan Carbone), qualité de l'eau (espèces indicatrices), biodiversité (nombre d'espèces). Utilisation d'outils comme iNaturalist ou BioBlitz.  

Investir dans l'impact positif net sur l'environnement et la restauration de la biodiversité.

2. Matériel

Les objets physiques non vivants : infrastructures, outils, technologies. Sa valeur dépend de sa durabilité et de son potentiel de réemploi dans des cycles circulaires.  

ODD 9, ODD 12

Durée de vie des équipements, taux de réemploi, pourcentage de matériaux locaux ou biosourcés. Analyse du cycle de vie (ACV) simplifiée et approche "Cradle to Cradle".  

Passer d'une économie linéaire à une économie circulaire, en privilégiant la durabilité et le réemploi.

3. Intellectuel

La capacité collective à apprendre, innover et transmettre les connaissances. Il se manifeste par les idées, les compétences et les innovations.  

ODD 4, ODD 9

Taux de consultation d'une base de données de connaissances, nombre de "contributeurs actifs", vitesse d'application des innovations. Cartographie des compétences et veille stratégique.  

Développer l'agilité et la capacité d'adaptation du collectif face aux transitions.

4. Culturel

Les récits, traditions, arts et modes de faire qui donnent sens à une communauté. Il est le ciment de la cohésion sociale et de l'ancrage territorial.  

ODD 11

Analyse de contenu des récits fondateurs (mots-clés récurrents), sondages sur le sentiment d'appartenance (échelle de Likert), nombre de savoir-faire locaux documentés.

Renforcer l'identité collective et le sentiment d'appartenance pour bâtir des communautés résilientes.

5. Spirituel

La connexion consciente avec les principes écosystémiques, incluant les valeurs, le sens et l'éthique. Il fournit une boussole morale pour les actions.  

ODD 3, ODD 16

Score d'alignement éthique des décisions stratégiques, fréquence des sessions de réflexion éthique, indicateurs de motivation intrinsèque et de bien-être psychique.  

Assurer la cohérence entre les intentions profondes et les actions du collectif.

6. Financier

Un capital de flux et de levier, redéfini comme un agent au service de la régénération des autres capitaux plutôt que comme une fin en soi.  

ODD 8, ODD 10

Pourcentage du budget réinvesti dans le capital vivant ou social, diversification des sources de revenus, transparence sur l'utilisation des fonds. Utilisation de la comptabilité CARE.  

Permettre la pérennisation et la diversification du projet pour le rendre résilient.

7. Social

Le tissu des relations, des réseaux et de la confiance. Il est indispensable à la coopération et à la résilience collective.  

ODD 10, ODD 17

Densité du réseau (pourcentage de liens existants), centralité des acteurs, nombre de collaborations inter-organisations. Analyse de réseaux sociaux (ARS) et Social Return on Investment (SROI).  

Bâtir une gouvernance partagée et renforcer la confiance mutuelle au sein de l'écosystème.

8. Expérientiel

Le savoir-faire incarné, issu de l'apprentissage par le faire et de la mémoire collective. Il fonde l'agilité et la capacité à s'adapter.  

ODD 4, ODD 3

Taux de réutilisation des retours d'expérience (REX), score de capitalisation des REX, fréquence des sessions de REX. Cartographie des compétences acquises sur le terrain.

Cultiver la capacité du collectif à apprendre de ses expériences et à les capitaliser.

 

2.1. La sphère terrestre : les capitaux fondateurs


Ces quatre premiers capitaux sont considérés comme les fondations concrètes d'un projet. Le capital vivant est le socle de toute économie, car il représente le tissu de la vie — l'eau, l'air, la fertilité des sols et la biodiversité. La permacomptabilité met en évidence que ce capital, à la différence des autres, ne peut pas être fabriqué, il ne peut qu'être régénéré ou épuisé. Sa mesure s'appuie sur des critères à la fois qualitatifs et quantitatifs, comme l'évaluation de la matière organique des sols, le taux de polluants dans l'eau et l'air, et le recensement des espèces indicatrices. L'utilisation d'outils de science citoyenne, comme les applications de type iNaturalist, ou la réalisation de BioBlitz, illustre une approche participative et pragmatique pour évaluer la santé de ce capital. Ce focus sur la santé des écosystèmes est directement lié à plusieurs ODD, notamment ceux qui protègent la vie sur terre et dans l'eau.   


Le capital matériel concerne les biens physiques non vivants, des infrastructures aux technologies. Il est la manifestation concrète des autres capitaux et met en lumière l'importance des infrastructures résilientes et de l'utilisation responsable des ressources. L'approche va au-delà de la simple possession pour s'intéresser à la durabilité et à la réparabilité des objets. L'un des concepts les plus pertinents pour évaluer ce capital est la méthodologie "Cradle to Cradle" (C2C), qui s'oppose au modèle linéaire "Cradle to Grave". C2C ne vise pas seulement le recyclage, mais la conception de produits dont les matériaux peuvent circuler indéfiniment, sans perte de qualité, dans des cycles techniques ou biologiques distincts. La mesure de ce capital implique donc d'évaluer le taux de réemploi, l'origine des matériaux (locaux, biosourcés) et le potentiel de désassemblage des produits.   


Le capital intellectuel est le moteur de l'innovation et de l'adaptabilité. Il ne se limite pas à la possession de connaissances, mais à la capacité de les générer, de les organiser et de les transmettre au sein d'un collectif. Le concept de "cartographie des savoirs" est une méthodologie centrale pour en mesurer la vitalité. L'analyse des réseaux de connaissances dans le secteur agricole, par exemple, a démontré comment la formalisation des liens sociaux et des pratiques traditionnelles favorise l'adoption de pratiques innovantes et durables. Les critères de mesure incluent la fréquence de consultation des ressources, le pourcentage de membres qui contribuent activement à la base de connaissances, et la rapidité avec laquelle une idée est mise à l'épreuve sur le terrain.   


Enfin, le capital culturel est le tissu qui donne sens à l'action collective. Il est une propriété émergente des échanges entre les autres capitaux et il est essentiel pour l'ancrage et la cohésion d'une communauté. Sa mesure, plus qualitative, s'appuie sur l'analyse de contenu des récits fondateurs et des sondages sur l'identité collective. Contrairement à la définition sociologique du capital culturel qui se concentre souvent sur la reproduction des inégalités par la transmission d'un "patrimoine monétaire et culturel" , la permacomptabilité se concentre sur les récits partagés, les traditions et l'art comme outils de renforcement de l'appartenance et de la résilience.   

 


2.2. La sphère céleste : les capitaux transcendants


Ces quatre capitaux sont considérés comme plus abstraits, car ils régissent les intentions, les relations et le savoir-être. Le capital spirituel est la boussole éthique d'un projet. Il garantit la cohérence entre les intentions profondes et les actions, en s'interrogeant sur ce qui "sert la vie". Pour le mesurer, la méthode propose une grille d'analyse éthique des décisions stratégiques, où chaque choix est noté en fonction de son alignement avec une charte éthique partagée. Les outils d'évaluation de la culture éthique en entreprise, basés sur des sondages personnalisables et des tableaux de bord analytiques, peuvent être adaptés pour évaluer ce capital. Le simple fait de mesurer la fréquence des réunions dédiées à la discussion des valeurs et du sens témoigne de l'importance accordée à cette dimension dans la gouvernance.   


Le capital financier, en Permacomptabilité, est redéfini comme un simple "agent de transformation" au service des autres capitaux. Sa finalité n'est plus l'accumulation, mais la circulation de la valeur pour soutenir le vivant et le social. Des métriques comme le pourcentage du budget réinvesti dans d'autres capitaux et la diversification des sources de revenus sont utilisées pour évaluer son alignement. Le modèle CARE (Comptabilité Adaptée au Renouvellement de l'Environnement) est un complément crucial à cette approche. CARE étend le principe de la comptabilité en partie double pour inclure des "dettes écologiques" envers les capitaux naturels et humains, considérés comme des entités à préserver au même titre que le capital financier. Cette méthode vise à restructurer le modèle d'affaires de l'entreprise en créant une "fonction de préservation" aux côtés de la "fonction d'exploitation".   


Le capital social est le tissu des relations qui soutiennent la coopération et la résilience collective. Il se mesure non pas par la quantité de contacts, mais par la qualité et la force des liens, la confiance et le sentiment de soutien mutuel. L'Analyse des Réseaux Sociaux (ARS) est une méthodologie clé pour en cartographier la densité, identifier les acteurs les plus connectés et les éventuels "goulots d'étranglement". La méthode du Social Return on Investment (SROI) est également pertinente, car elle attribue une valeur monétaire au changement social créé, offrant une unité de mesure commune de l'impact social.   


Enfin, le capital expérientiel est le savoir-faire incarné, acquis par l'apprentissage par le faire. Il est le fondement de l'agilité et de la capacité d'évolution d'un collectif. Le processus de "Retour d'Expérience" (REX) est la méthodologie principale pour capitaliser sur ce capital. Des critères tels que le taux de réutilisation des REX et un score de "capitalisation" mesurent l'efficacité de ce processus, encourageant une culture d'apprentissage continu et de documentation des succès comme des échecs. La valorisation du storytelling et des chantiers participatifs est essentielle pour transformer l'expérience individuelle en savoir collectif.   


 

3. La 9ème Dimension : le moteur dynamique de la transition


Si les huit capitaux représentent l'état d'un écosystème à un instant t, la 9ème dimension est le "film" du processus de régénération. Elle n'est pas une simple dimension supplémentaire, mais le principe opératoire qui transforme le cadre statique en un guide stratégique et dynamique. Elle agit comme un pont conceptuel reliant les capitaux concrets, dits "terriens" (Vivant, Matériel, Intellectuel, Culturel), aux capitaux plus abstraits, dits "célestes" (Spirituel, Financier, Social, Expérientiel). Cette dimension temporelle est essentielle car elle reconnaît que les priorités d'un projet évoluent selon son cycle de vie, permettant d'allouer l'énergie et les ressources là où elles sont le plus nécessaires.


L'application de la permacomptabilité à travers cette 9ème dimension suit un triptyque méthodologique : observer, contempler, puis agir. Ce processus cyclique évite les actions impulsives et assure que chaque déploiement de ressources est aligné sur une compréhension profonde du contexte et de la raison d'être du projet. L'intégration de cette dimension de transition est ce qui permet au modèle de devenir un véritable moteur de changement, guidant l'évolution du projet à travers différentes phases de maturité.   


Table 2: Le Cycle de Vie Régénératif : Priorisation des Capitaux par Phase

Phase de la Dynamique de Transition

Objectif Stratégique

Capitaux Prioritaires & Rôle

1. Émergence et Enracinement

Créer un socle solide et une culture de coopération pour faire face aux défis initiaux.

Social & Expérientiel : Construire les liens, la confiance, et capitaliser sur l'apprentissage par le faire.  



Spirituel & Culturel : Aligner sur les valeurs profondes et forger les premiers récits fondateurs et rituels pour donner du sens.

2. Croissance et Amplification

Déployer le projet, assurer sa viabilité et optimiser ses processus.

Financier & Matériel : Trouver un modèle économique sain et diversifié, et améliorer les infrastructures pour l'efficacité et la durabilité.



Intellectuel : Structurer la transmission des connaissances, capitaliser sur les apprentissages et veiller stratégiquement.

3. Régénération et Transmission

Assurer la pérennité de l'écosystème et transmettre l'héritage.

Vivant : L'investissement majeur se tourne vers la régénération des écosystèmes et la restauration de la biodiversité pour un impact positif net.



Social & Culturel : Renforcer les liens avec le territoire et les autres parties prenantes, et transmettre le savoir-faire et les récits aux nouvelles générations.


4. Interdépendances et synergie systémique


Les relations entre les capitaux ne sont ni linéaires ni simples ; elles sont complexes et circulaires. Le concept du "cube harmonique" est un modèle pertinent pour visualiser ces interdépendances. Une action unique peut avoir des répercussions en chaîne qui peuvent soit amplifier la vitalité du système ("spirales évolutives") soit le dégrader ("spirales involutives"). Cette capacité à diagnostiquer l'orientation d'un système est une fonction clé du cadre. Par exemple, une spirale vertueuse se déclenche lorsqu'un projet investit dans la plantation d'arbres (capital vivant) : cela attire la biodiversité (capital vivant), améliore la qualité de l'air (capital vivant), crée un lieu de contemplation qui renforce le bien-être (capital spirituel) et peut devenir un lieu de partage pour des ateliers (capital social et expérientiel).   


À l'inverse, une approche unilatérale, axée uniquement sur le capital financier, peut engendrer une spirale involutive. Une entreprise qui maximise ses profits au détriment de ses employés (capital social), de l'environnement (capital vivant) et de l'innovation (capital intellectuel) s'engage dans une voie de dégradation systémique. La permacomptabilité permet d'identifier ces "dissonances" et "frottements" persistants qui empêchent le système d'être pleinement harmonieux.   

Le tableau ci-dessous illustre la nature complexe et multi-directionnelle des synergies inter-capitales.

 

 

Table 3: Matrice de Synergie Inter-Capitale

Action Principale

Impact sur le Capital Vivant

Impact sur le Capital Matériel

Impact sur le Capital Intellectuel

Impact sur le Capital Culturel

Impact sur le Capital Spirituel

Impact sur le Capital Financier

Impact sur le Capital Social

Impact sur le Capital Expérientiel

Création d'un potager permaculturel

Direct & Positif : Augmentation de la fertilité du sol et de la biodiversité.  

Indirect & Positif : Réduction des besoins en transport de nourriture.

Indirect & Positif : Acquisition de connaissances en agroécologie.

Indirect & Positif : Création de récits fondateurs et de traditions autour de l'alimentation.

Indirect & Positif : Connexion à la nature, sentiment de contribuer au vivant.  

Indirect & Positif : Économie sur le budget alimentaire.

Direct & Positif : Coopération et renforcement des liens communautaires.

Direct & Positif : Apprentissage par le faire, développement de compétences.  

Organisation d'ateliers de réparation

Aucun

Direct & Positif : Allongement de la durée de vie des outils et des équipements.

Indirect & Positif : Transmission de savoir-faire techniques.

Indirect & Positif : Valorisation du réemploi et de la sobriété.

Indirect & Positif : Sentiment de résilience et de connexion.

Indirect & Positif : Réduction des coûts d'achat de nouveaux équipements.

Direct & Positif : Renforcement de l'entraide et de la confiance mutuelle.  

Direct & Positif : Acquisition de compétences pratiques.  

La permacomptabilité offre un cadre pour analyser de manière systématique ces relations et pour diagnostiquer les déséquilibres, tels qu'une surconsommation d'un capital au détriment d'un autre. La difficulté de cette approche réside dans la nécessité d'un changement de paradigme significatif, exigeant des organisations de s'affranchir des systèmes comptables traditionnels et d'acquérir une nouvelle manière de penser la valeur et la richesse. L'opportunité, cependant, est immense : le cadre fournit à la fois un outil de diagnostic et une boussole pour l'action, permettant aux entités de passer d'une simple comptabilité rétrospective à un pilotage stratégique de leur régénération.   

 

5. Conclusion : Une boussole stratégique pour un avenir régénératif


La permacomptabilité est plus qu'une simple méthode comptable alternative ; elle est une philosophie de la création de valeur et un catalyseur pour une transition systémique. En rendant visible l'invisible et mesurable l'intangible, elle offre un chemin concret vers une économie qui s'aligne naturellement avec la vitalité des systèmes vivants.   


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La pertinence du cadre réside dans sa double fonction : il sert à la fois de prisme d'observation pour comprendre l'état de santé d'un écosystème et de guide d'action pour orienter les décisions stratégiques. Le modèle invite à poser la question fondamentale : "De quoi notre écosystème a-t-il besoin de cultiver MAINTENANT?". Cette interrogation constante assure que les ressources sont allouées de manière dynamique et intentionnelle, évitant les investissements qui pourraient dégrader le système à long terme.   


En conclusion, la permacomptabilité n'est pas une simple réponse technique, mais une proposition éthique pour un nouveau paradigme économique. En embrassant la complexité et l'interdépendance des capitaux, elle permet aux entreprises et aux communautés de construire leur résilience et de générer une prospérité durable, au service du bien-être de tous les êtres, humains et non-humains. Elle représente une vision prospective, où les flux financiers ne sont qu'une facette d'une richesse bien plus vaste, et où la véritable valeur se mesure à l'aune de la régénération. Cette vision utopique est rendue tangible par des outils concrets de modélisation et d'aide pour voir ces interconnexions complexes.   


 

Sources























































 



 

 

 

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