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Article par Charles Judes, janvier 2025 La force de la résilience résilience La résilience désigne : La capacité à se rétablir rapidement  après une épreuve, une maladie ou un changement majeur, traduisant une forme de flottabilité face à l'adversité. Une propriété des matériaux , qui leur permet de retrouver leur forme ou position initiale après avoir été pliés, étirés ou comprimés, symbolisant une élasticité et une robustesse. L'action de rebondir , de surmonter les obstacles et de progresser malgré les défis rencontrés. Dans tout système (naturel, social, économique ou organisationnel), la résilience repose sur deux mécanismes clés : Redondance fonctionnelle  : Plusieurs éléments doivent être capables d'accomplir chaque fonction critique. Polyvalence des éléments  : Chaque composant doit contribuer à plusieurs fonctions, créant des interconnexions solides et complémentaires. Ces mécanismes construisent un réseau de relations mutuellement bénéfiques , renforçant la capacité du système (écosystème, entreprise, communauté, etc.) à s’adapter et à prospérer dans un environnement incertain ou changeant. Pourquoi la Résilience, Pourquoi Maintenant ? Dans un contexte où les crises et les incertitudes se multiplient, la résilience  devient une qualité essentielle pour garantir la durabilité des systèmes, qu’ils soient naturels, sociaux, ou économiques. Un système résilient ne se contente pas de survivre aux perturbations : il continue à remplir ses fonctions essentielles et peut même évoluer pour devenir antifragile , c’est-à-dire tirer parti des chocs pour se renforcer et s’améliorer. Les Piliers d’un Système Résilient Un système résilient est conçu pour : Maintenir ses fonctions essentielles  face aux perturbations. Limiter les impacts négatifs, évitant des revers tels que la perte de qualité de vie, la destruction écologique, ou l’effondrement émotionnel et psychologique. Favoriser des mécanismes d’apprentissage et d’adaptation pour devenir plus robuste après chaque crise. Les systèmes qui intègrent ces caractéristiques permettent de traverser des crises (qu'elles soient naturelles ou provoquées par l’homme) sans subir de pertes considérables, offrant ainsi une base solide pour prospérer à long terme. La Résilience et les Éthiques de la Permaculture Appliquer les principes de résilience à la création, à la préservation et à l’utilisation de la richesse implique un alignement avec les éthiques fondamentales de la permaculture : Prendre soin de la Terre  : Reconnaître que tous les systèmes, y compris économiques, sont ancrés dans les ressources naturelles. Protéger les écosystèmes, préserver la biodiversité, et minimiser les impacts environnementaux constituent des priorités pour un système résilient. Prendre soin des gens  : Soutenir la qualité de vie, le bien-être physique et psychologique, et renforcer les liens sociaux pour bâtir une communauté capable de faire face aux défis collectifs. Réinvestir les surplus  : Redistribuer équitablement les ressources excédentaires, que ce soit sous forme de capital financier, de connaissances ou d’énergie, afin de renforcer les piliers des deux premières éthiques et d’assurer une croissance durable. Ethique de la permaculture Résilience et Antifragilité L’idée d’antifragilité va au-delà de la simple résilience. Elle repose sur l’idée que : Les crises et les perturbations peuvent être des opportunités de croissance et de transformation. Les systèmes bien conçus, qu’il s’agisse d’une entreprise, d’une communauté ou d’un écosystème, peuvent non seulement survivre aux crises, mais en sortir renforcés. En intégrant ces principes à la gestion des richesses, il devient possible de bâtir des modèles durables, capables de résister aux incertitudes tout en générant un impact positif sur la planète et les communautés. Dans cet article, nous explorerons comment les principes de résilience peuvent être appliqués à la création, à la préservation, et à l’utilisation de la richesse, pour bâtir des systèmes alignés avec les éthiques de la permaculture. Nous verrons comment cette approche peut non seulement protéger contre les crises, mais aussi ouvrir la voie à un avenir plus durable, équitable et prospère pour tous. Qu’est-ce que la Richesse ? Définition : La richesse  est définie ici comme l'accès aux formes de capital nécessaires pour réaliser son objectif de vie, en équilibrant les aspects matériels, immatériels, et environnementaux. La richesse résiliente dépasse les simples métriques économiques pour embrasser un modèle holistique. Ce modèle, structuré autour de 8 formes de capital interconnectées , s’appuie sur un pattern naturel  qui place la nature  comme socle pour la création, la préservation et l’application de la richesse, tout en favorisant la résilience. Ainsi, la véritable prospérité ne se mesure pas uniquement en termes de biens matériels, mais dans l'harmonie entre les différentes formes de richesse et leur contribution à la durabilité des systèmes humains et écologiques. Nous retrouvons une logique similaire dans le fameux livre The Permaculture City de Toby Hemenway. Pour mieux comprendre les fondements pour permettre un équilibre sur les 8 capitaux, n'hésitez pas à aller voir la page des fondamentaux suivante : https://www.designpermacomptable.com/permacomptabilit%C3%A9/8capitaux Voici les 8 capitaux ou 8 richesses de notre humanité : Crédit : myDPC DESiGN - Charles Judes En détail : Matériel  : Ressources non-vivantes (pierres, bâtiments, outils, carburant, biens). Ces éléments permettent d’assurer l’infrastructure nécessaire à la vie quotidienne. Intellectuel  : Connaissances et idées accumulées au fil du temps. C’est le savoir théorique qui permet d’innover, de comprendre et d'agir. Expérientiel  : Savoirs pratiques issus de l’expérience. Ce capital se construit par l’application directe des connaissances dans la vie de tous les jours, et se renforce au fur et à mesure des interactions et des essais. Culturel  : Arts, mythes, récits et visions du monde partagés au sein d'une communauté. Ce capital nourrit l'identité collective et préserve les traditions et les valeurs d’une société. Social  : Réseaux, connexions et bonne volonté générés par le service rendu à la communauté. La qualité des relations humaines, la coopération et le soutien mutuel renforcent la cohésion sociale. Vivant  : Plantes, animaux, sols, et propriétés des écosystèmes (eau, nutriments). Cela inclut également les humains, qui sont eux-mêmes des éléments vivants, partie intégrante d’un tout écologique. Spirituel  : Capacité à vivre pleinement en harmonie avec soi-même et le monde. Ce capital reflète la connexion intérieure à des valeurs profondes, au sens et à la sagesse qui guident nos actions au-delà de la matérialité. Financier  : Argent et actifs financiers. Ce capital est souvent la forme la plus immédiate de richesse, mais il doit être soutenu par les autres formes pour garantir une prospérité durable et équilibrée. La richesse Culturelle : Le Super-Pétale de Résilience Au centre des formes de capital, la richesse culturelle  émerge comme une combinaison particulière de plusieurs capitaux : Social  (Prendre soin des gens) : Moraux communs et comportements partagés, les valeurs fondamentales qui unissent les individus dans une vision collective du bien-être. Vivant  (Prendre soin de la Terre) : Tradition de préservation écologique et de gestion durable des ressources naturelles. Spirituel  (Réinvestir dans les générations futures) : Connexion au sacré et au long terme, inscrivant les actions présentes dans une perspective intergénérationnelle. Les cultures résilientes  sont celles qui parviennent à transmettre leurs valeurs intactes à travers le temps, illustrant l’efficacité de leur système à long terme, malgré les perturbations extérieures. Temps et Sagesse au Centre de Tout Le temps , étant une ressource non renouvelable, joue un rôle central dans toutes les formes de capital. Chaque action, chaque choix, doit être pris avec la conscience de son impact à long terme. Sagesse  : Issue de la combinaison et de l’affinement des capitaux intellectuel  et expérientiel , la sagesse permet d’ajuster les actions pour qu’elles soient alignées avec des objectifs durables. Elle permet d’apprendre des erreurs, d’enrichir les pratiques et d’élever le bien-être collectif. La Clé : Le Flux Entre les Formes de Capital La richesse résiliente ne peut être générée qu’en combinant les différentes formes de capital de manière à se soutenir mutuellement et à nourrir l’ensemble du système. Ce flux interconnecté permet de renforcer la résilience  du système global, en évitant la dépendance excessive à un seul type de capital. En équilibrant les différents capitaux, la richesse devient une ressource renouvelable, durable et bénéfique pour tous. Exemple : Faire du Pain au Levain Prenons l'exemple du pain au levain , une illustration concrète de la combinaison des formes de capital dans la création de la richesse : Farine, eau, sel  (Matériel) : Les ingrédients de base du pain. Levain naturel  (Vivant/Naturel) : L’élément vivant, essentiel pour le processus de fermentation, issu de la nature. Compétences de cuisson  (Intellectuel et Expérientiel) : La maîtrise de la recette, la connaissance des techniques de fermentation et de cuisson, et l’expérience acquise au fil des tentatives. Le pain n’existe que grâce à la combinaison intentionnelle et harmonieuse de ces éléments. Il symbolise comment la richesse résiliente naît de l’interconnexion des différentes formes de capital, et de la volonté d'agir de manière alignée avec la nature et les besoins humains. Regardons "Les blés d'or", ce film incontournable et exceptionnel sur les rencontres des paysan-boulangers 2003 et 2004. (Durée 32 minutes). Un groupe de paysans, de boulangers, de chercheurs et de diététiciens se retrouve autour d'une passion commune : le blé. Les récents problèmes d’intolérances alimentaires au gluten mettent cette molécule au cœur du sujet. Les uns nous racontent l’histoire des blés anciens et nous montrent leur grande biodiversité, les autres nous offrent en spectacle l’art de faire du pain. Des savoir-faire qui ont quasiment disparu avec l’érosion génétique du siècle dernier. Si cela ne fonctionne pas cliquer ici : https://www.dailymotion.com/video/x6mstb Sortir de la Dominance du Capital Financier Dans le paradigme actuel, richesse  est souvent perçue comme équivalente à argent , une vision réductrice et fragile qui limite l’ampleur de ce que nous considérons comme la véritable prospérité. Si le capital financier  reste une ressource importante pour le fonctionnement de nombreux systèmes, il n’est pas suffisant à lui seul pour garantir une richesse durable . En effet, une telle approche ne prend pas en compte les autres formes essentielles de capital, telles que le capital naturel , social , ou culturel , qui sont des moteurs tout aussi importants pour la création et la pérennité de la richesse. La concentration excessive sur le capital financier peut entraîner une dépendance dangereuse à des flux monétaires fragiles, exposés à des fluctuations économiques, à des crises financières ou à des écarts entre les besoins et les ressources disponibles. Un tel système peut s’effondrer rapidement, mettant en danger les individus et les écosystèmes. Il est donc essentiel de diversifier nos ressources, d’élargir notre conception de la richesse et de favoriser une approche plus équilibrée et résiliente. Recommandations pour Sortir de la Dominance du Capital Financier Réduire la dépendance au capital financier  : Il s’agit de repenser nos priorités et nos modèles économiques afin de diminuer notre dépendance excessive aux flux financiers. En réduisant nos besoins monétaires de manière volontaire et réfléchie, nous pouvons créer un système moins vulnérable aux crises économiques et plus durable à long terme. Réinvestir les surplus financiers dans les autres formes de capital  : Lorsque des surplus financiers sont générés, il est essentiel de les réinvestir dans les autres formes de capital (naturel, social, culturel, etc.). Cela permet non seulement de renforcer la résilience globale du système, mais aussi d'encourager une prospérité partagée et équilibrée. Par exemple, l’investissement dans des projets écologiques ou dans des initiatives sociales peut créer des retombées bénéfiques à long terme qui ne sont pas directement mesurables en termes d'argent. Stratégies Clés 8 capitaux : Réduire et Réinvestir 1. Réduire les Besoins Financiers Pour se libérer de la dépendance au capital financier, il est essentiel de repenser notre mode de vie et nos besoins. Voici quelques pistes pour y parvenir : Réduire la Taille de Son Logement  : Si vous vivez dans un grand espace, envisagez de déménager dans un logement plus petit. Cela réduit les coûts d'achat ou de location, d'ameublement et d'entretien (hypothèque, taxes foncières, frais de maintenance). En optant pour un espace plus réduit, vous utiliserez également moins d'énergie, posséderez moins d'objets inutiles et profiterez d’un espace extérieur pour appliquer des stratégies écologiques et économiques. Logement Partagé  : Une autre approche plus économique consiste à inviter d'autres personnes ou familles partageant les mêmes valeurs à vivre avec vous. Cela permet de partager les coûts de logement, d'énergie et d'entretien, et d’offrir plus d’options d'aménagement (ex. : transformer une grande maison en duplex ou triplex). Cette stratégie permet de créer un capital social, naturel et matériel tout en rendant l'achat de logement plus accessible. Adopter de Nouvelles Habitudes  : Modifiez vos habitudes de consommation d’énergie : éteignez les lumières lorsqu'elles ne sont pas utilisées, fermez portes et fenêtres en fonction de la température extérieure, lavez vos vêtements à l’eau froide. Ces changements simples permettent de réaliser des économies substantielles. Séchage au Soleil  : Adoptez l’étendoir et faites sécher vos vêtements à l'air libre. Cela coûte rien et réduit votre consommation d’énergie. Capturer et Utiliser l'Eau de Pluie  : Réaménagez votre paysage pour capter l’eau de pluie et la réutiliser pour vos jardins, réduisant ainsi vos besoins en irrigation et vos dépenses alimentaires. Cela crée également du capital naturel, expérientiel, intellectuel et spirituel. Utiliser le Vélo  : Pour vos trajets quotidiens, privilégiez le vélo. Cela vous permet de réduire vos dépenses en transport tout en renforçant votre capital naturel. 2. Créer et Investir dans d'Autres Formes de Capital Une fois la dépendance au capital financier réduite, il est essentiel d’investir dans d’autres formes de capital pour garantir une prospérité durable : Cultiver Sa Propre Nourriture  : Lancez un jardin, plantez des arbres fruitiers ou élevez du petit bétail. Ce processus vous permettra de créer du capital vivant, expérientiel, intellectuel et spirituel, tout en réduisant votre dépendance aux ressources extérieures. Installer un Système de Greywater  : Redirigez l'eau de vos douches et de votre lessive vers vos zones de culture. Cela réduit vos factures d'égout et d'irrigation, tout en maximisant l’utilisation de l'eau. Renforcer les Compétences Pratiques  : Développez des compétences en jardinage, en artisanat, ou dans d’autres domaines pratiques qui réduisent la dépendance à des ressources extérieures. Ces compétences vous permettent de créer des biens durables tout en économisant. Développer des Relations Significatives  : Investissez dans des relations solides au sein de votre communauté. Ces liens offrent du soutien en cas de crise et facilitent l’accès à des ressources partagées, renforçant ainsi le capital social. Protéger et Restaurer les Écosystèmes Locaux  : Engagez-vous dans la préservation des écosystèmes locaux (sols, eau, biodiversité). Cela crée une richesse naturelle durable et assure une source continue de ressources et de services vitaux. Apprendre des Compétences Pratiques  : Réparez votre vélo, votre voiture, ou même votre maison. Apprenez à cultiver et transformer vos aliments. Ces compétences développent votre capital intellectuel, matériel, expérientiel et vivant. Rencontrer ses Voisins  : Échangez des services et des ressources avec vos voisins : garde d'enfants, surplus de jardin, ou autres savoir-faire. Cela renforce le capital social et culturel de votre communauté. Acheter Local  : Pour les produits que vous ne cultivez pas vous-même, soutenez les producteurs locaux pratiquant une agriculture durable. Cela favorise les relations communautaires et construit du capital naturel, social et culturel. Investir dans des Améliorations d'Efficacité  : Investissez dans des technologies et solutions pour améliorer l'efficacité énergétique et l'utilisation de l'eau : panneaux solaires, isolation thermique, toilettes économes en eau, éclairage LED, etc. Ces investissements créent du capital matériel et réduisent votre empreinte écologique. Installer des Systèmes d'Énergie Renouvelable  : Une fois vos besoins en énergie réduits grâce à des stratégies d'efficacité, installez des systèmes d'énergie renouvelable (solaire, éolien ou micro-hydraulique). Ces systèmes renforcent votre capital matériel et naturel tout en réduisant votre dépendance énergétique. Transformer les Déchets en Nutriments  : Compostez vos déchets alimentaires et organiques pour nourrir vos sols. Ce recyclage crée du capital vivant et naturel tout en diminuant vos déchets. Ces suggestions visent à vous libérer de l’économie consumériste et financiarisée. Elles favorisent non seulement une indépendance économique mais aussi une meilleure santé personnelle, communautaire, culturelle et environnementale, tout en apportant des bénéfices spirituels. Il est temps de redéfinir la richesse et de la relier à l’épanouissement humain, pour que nous puissions non seulement survivre face aux crises futures, mais aussi prospérer et préserver notre planète pour les générations à venir. Conclusion : Construire une Richesse Durable et Résiliente Adopter une approche diversifiée des capitaux permet de créer des systèmes à la fois durables et résilients. En équilibrant les différentes formes de capital – matériel, intellectuel, social, naturel, etc. – nous renforçons notre capacité à prospérer de manière autonome, solidaire et respectueuse de l’environnement. Ce modèle permet de réduire notre vulnérabilité aux crises financières, tout en favorisant un bien-être global et une équité intergénérationnelle. Il est important de se rappeler que la richesse véritable ne réside pas uniquement dans la quantité d’argent que l’on possède, mais dans la qualité des ressources dont nous disposons et dans la capacité à vivre en harmonie avec notre environnement, nos relations et notre communauté. « La résilience est une danse entre intention, action et interdépendance. » Cette citation anonyme illustre parfaitement le processus nécessaire pour sortir de la domination du capital financier. La véritable richesse se construit à travers un équilibre entre les formes de capital, une vision à long terme et une interdépendance entre les individus et la nature. La résilience, c’est la capacité d’un système à rebondir, à se renouveler, et à créer de la valeur même après les perturbations. Ce modèle ne fait pas seulement écho à la survie, mais à la prospérité durable pour tous. Ressources pour aller plus loin : Livres sur la Résilience "Résilience : L'art de rebondir"  de Rosette Poletti Ce livre explore les mécanismes psychologiques de la résilience, illustrant comment certaines personnes parviennent à se relever après des événements traumatiques. "Antifragile : Les bienfaits du désordre"  de Nassim Nicholas Taleb Taleb introduit le concept d'antifragilité, qui va au-delà de la résilience, en expliquant comment certains systèmes et individus deviennent plus forts face aux perturbations. Résilience - Les 7 piliers de la force mentale: Gérer le stress et cultiver le bien-être émotionnel de  Sophie Evrard . Ce livre est une exploration pour découvrir la sérénité et canaliser son potentiel dans sa vie personnelle et professionnelle. "La Permaculture : Guérir la Terre, guérir l'Homme"  de Rob Hopkins Ce livre lie les concepts de résilience à la permaculture, en exposant comment des systèmes durables peuvent être conçus pour être résistants aux crises environnementales et économiques. Liens Internet sur la Résilience et ses Applications Forum de la Résilience : Une plateforme pour échanger des idées et des solutions sur la résilience personnelle et collective, avec des ressources pratiques et des témoignages. Site Web L'Institut de la Résilience : Ce site propose des articles, des études et des formations sur la résilience, à la fois individuelle et systémique. Site Web Le site de l'UNESCO sur les écosystèmes résilients : L'UNESCO explore les principes de résilience dans le contexte des écosystèmes naturels, en intégrant les stratégies pour préserver la biodiversité face aux changements environnementaux. Site Web "Les principes de la résilience pour les entreprises" (Harvard Business Review) : Un article pratique qui explique comment les entreprises peuvent intégrer la résilience dans leur stratégie, afin de mieux faire face aux crises économiques et sociales. Site Web

Charles Judes, novembre 2024 Dans nos sociétés contemporaines, souvent dominées par une vision marchande du monde, les notions de donner et de recevoir sont réduites à des transactions monétaires, au détriment de leur véritable essence. Ces actes, loin d’être de simples outils d’échange économique, sont les piliers d’une dynamique vivante, incarnant l’équilibre des relations humaines, sociales et écologiques dans de nombreuses cultures ancestrales. Le don, dans son essence, n’est pas une perte, mais un geste puissant qui tisse des liens et engendre des responsabilités mutuelles. Recevoir, de son côté, n’est pas un acte passif, mais une reconnaissance, une acceptation de l’autre, et une promesse de transmission. Ces pratiques, inscrites dans les cycles naturels et soutenues par des cosmologies animistes, intégraient une compréhension du monde où chaque élément – humain, non-humain, tangible ou spirituel – participait à une danse d’interdépendance. La permacomptabilité redonne vie à ces valeurs dans un cadre contemporain, fusionnant l’éthique de la permaculture avec la rigueur de la comptabilité. Ce modèle ne se contente pas de mesurer, il réinvente. Il imagine des entreprises comme des entités vivantes, intégrées dans un réseau complexe de relations écologiques, sociales et spirituelles. Inspirée des cycles naturels, où tout est à la fois don et réception – les feuilles nourrissent la terre, l’eau s’évapore pour revenir en pluie – elle invite à réinterpréter la valeur, non plus comme un simple chiffre figé, mais comme une force évolutive. Cette approche transcende les modèles économiques conventionnels, ouvrant la voie à une symbiose entre l’humain et son environnement, redéfinissant la richesse comme un flux partagé et régénérateur. Dans ce modèle, donner et recevoir ne s’opposent pas, mais forment une boucle vertueuse où l’économie rejoint l’art, la spiritualité et la science pour réenchanter notre rapport au monde. La permacomptabilité s’impose ainsi comme une invitation à repenser nos structures économiques et à renouer avec une sagesse ancienne, capable de guider nos entreprises vers un avenir durable et harmonieux. Donner et Recevoir dans les Écosystèmes Dans la nature, donner et recevoir ne sont jamais des actions isolées. Elles s’inscrivent dans des processus interdépendants, formant un tissu vivant où chaque élément contribue au bien commun. Par exemple, un arbre donne son ombre, son oxygène et ses fruits, tout en recevant les nutriments du sol et l’énergie du soleil. Ce dialogue incessant repose sur un équilibre subtil, où chaque être joue un rôle essentiel au maintien de l’ensemble (Descola, 2005). La permacomptabilité s’empare de cette sagesse pour repenser nos pratiques économiques, en percevant les ressources comme des partenaires vivants, avec lesquels il est impératif de co-créer une prospérité régénérative. Dans ce cadre, donner devient un acte de soin, une offrande consciente au service d’un équilibre global, et un cycle d’abondance partagée. De même, recevoir n’est pas une appropriation, mais une ouverture à la gratitude. Recevoir, dans cette vision, engage à restituer, à redonner sous une autre forme, contribuant à la continuité du cycle. Ce n’est pas une boucle fermée, mais un flux infini qui relie les individus, les entreprises et les écosystèmes dans une symbiose harmonieuse. Le Don comme Actif Comptable En permacomptabilité, le don dépasse la simple notion d’altruisme pour devenir un actif comptable, porteur de valeur mesurable et durable. Ancré dans une vision systémique et régénérative, il s’incarne dans des gestes qui enrichissent l’écosystème global, qu’il s’agisse de la nature, des communautés humaines ou de l’individu lui-même. Les dons à la nature Restaurer les sols appauvris, planter des arbres, ou réduire son empreinte écologique sont des investissements dans le capital vivant, créant les conditions d’une abondance future. Ces actions renforcent la biodiversité et la résilience des écosystèmes, garantissant des ressources durables pour l’activité humaine. Les dons aux communautés Partager un savoir, créer des espaces de coopération, ou redistribuer une partie des bénéfices ne sont pas uniquement des actes philanthropiques. Ces gestes renforcent le tissu social et favorisent l’émergence de réseaux solidaires, créant des conditions favorables à l’innovation et à la durabilité économique. Les dons à soi-même S’accorder du temps pour cultiver son bien-être et développer sa créativité ne relève pas d’un luxe, mais d’un impératif stratégique. Ces investissements personnels se traduisent par une meilleure santé mentale et physique, une plus grande clarté d’esprit et une capacité accrue à naviguer dans des environnements complexes. Un individu épanoui est plus productif et mieux à même de contribuer positivement à son entourage. Ces dons génèrent des dividendes à long terme, créant une stabilité économique et sociale qui ne détruit pas, mais qui élève et nourrit. La permacomptabilité intègre ces dimensions, célébrant la régénération, la coopération et l’équilibre. Dans ce modèle, chaque don devient une semence porteuse d’un avenir fertile et harmonieux. Recevoir sans Accumuler Recevoir, dans ce modèle, ne se résume pas à accumuler sans fin, comme le montre cette photo, le syndrome de diogène par exemple dévoile un certain trouble du comportement conduisant à des conditions de vie négligées, dans l'indifférence totale du don à soi et du don au monde. A contrario, chez les Kogis, tout est équilibre et harmonie. Si nous rompons cet équilibre sur la planète, des catastrophes écologiques s'ensuivent, comme des tremblements de terre, des sécheresses, des inondations, des ouragans, etc... Ils craignent, et ils n'ont pas tort, que nous, les petits frères, ne détruisions tout sur la planète. Nos frères aînés pensent qu'il est de leur responsabilité de veiller à l'équilibre de la planète. Lorsque des catastrophes écologiques frappent le monde, les autorités spirituelles effectuent de grandes marches de "Pagamento" (offrandes), dans le but de rétablir l'équilibre et de rendre à la planète ce qui lui a été pris. Vous pouvez regarder la vidéo ci-après tournée par mes soins en Colombie . Cela devient un processus réfléchi, guidé par la conscience des interconnexions qui lient chaque acteur à un écosystème global. Dans la même lignée, les travaux de Bruno Latour (2021), invitent à réévaluer la place des entreprises et des individus dans le vaste réseau des interactions écologiques et sociales. Recevoir devient ainsi un acte conscient d’intégration et de responsabilité. Cela implique : Évaluer ses besoins réels  : Consommer uniquement ce qui est nécessaire, en évitant le gaspillage et en optimisant l’utilisation des ressources. Valoriser les ressources reçues  : Chaque ressource doit être utilisée de manière optimale pour produire un impact bénéfique à long terme. Redistribuer équitablement  : Les surplus doivent être partagés avec l’ensemble du réseau, renforçant ainsi la résilience collective. Recevoir devient un moment clé dans un cycle vertueux, assurant la pérennité et l’épanouissement de toutes les parties prenantes. L’Équilibre au Service de Tous La permacomptabilité inaugure une nouvelle conception de la richesse, rétablissant un équilibre vital entre donner et recevoir, entre l’économique, l’écologique et le social. Elle transcende les bilans financiers classiques pour inclure la régénération des ressources naturelles, la résilience des écosystèmes sociaux, et l’harmonie entre les êtres humains et leur environnement. Dans ce paradigme, la richesse n’est plus une accumulation de capital matériel, mais un tissu vivant où chaque interaction contribue à la pérennité de l’ensemble. Comme l’expliquent Capra et Luisi (2014), les systèmes vivants sont des réseaux dynamiques, où chaque élément est interdépendant. Une entreprise ou une communauté prospère lorsqu’elle s’inscrit dans des cycles équilibrés, générateurs de vie. Conclusion En somme, donner et recevoir ne sont plus des opposés, mais les deux faces d'une même dynamique, une danse infinie qui nourrit et régénère. Cette réciprocité, au-delà de ses formes économiques traditionnelles, s’ancre dans les cycles de la nature, dans l'harmonie des écosystèmes et dans le respect des autres. La permacomptabilité, en intégrant ces principes dans les gestions de projets, nous invite à réinventer les règles du jeu, à cultiver un modèle où chaque échange, chaque geste, devient une semence de transformation. Il est temps de repenser la richesse, de replacer l'humain et la nature au cœur de l’économie, et de bâtir un avenir où prospérité rime avec régénération. 🌱 Je résumerai cet article par la citation suivante : "Le don et la réception ne sont pas des actes isolés, mais les gestes d’une danse subtile d’interdépendance, où chaque échange nourrit et régénère l’ensemble." Charles Judes Sources Descola, Philippe (2005). Par-delà nature et culture . Éditions Gallimard. Mollison, Bill (1988). Permaculture: A Designer's Manual . Tagari Publications. Mauss, Marcel (1925). Essai sur le don : Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques . Presses Universitaires de France. Goleman, Daniel, et al. (2017). Triple Focus: A New Approach to Education . More Than Sound. Latour, Bruno (2021). Où suis-je ? Leçons du confinement à l’usage des terrestres . La Découverte. Capra, Fritjof, & Luisi, Pier Luigi (2014). The Systems View of Life: A Unifying Vision . Cambridge University Press. Découvrez comment intégrer la permacomptabilité dans vos projets avec MyDPC DESiGN : développons ensemble un avenir où l’équilibre, la nature et l’humain s’épanouissent. Rendez-vous sur www.designpermacomptable.com

Charles Judes, novembre 2024 Dans notre société actuelle, la richesse est principalement définie en termes monétaires, et les biens sont évalués par leur valeur de marché. Mais si certaines ressources ne pouvaient pas — ou ne devaient pas — être échangées en termes financiers ? Et si notre système économique pouvait intégrer des valeurs inestimables, en refusant de réduire tout à un prix ? C’est la vision que propose la Permacomptabilité, un modèle de gestion novateur qui encourage la préservation des ressources naturelles, humaines et spirituelles, sans les assujettir aux dynamiques du profit. Pourquoi le Non-Échange Monétaire ? Protéger l’Essence de Certains Capitaux La Permacomptabilité repose sur l’idée audacieuse que certains capitaux — en particulier les capitaux naturels et humains — ne devraient pas être monétairement compensés. Cette approche repose sur un principe éthique simple mais radical : des éléments comme la biodiversité, la santé mentale, ou l’intégrité culturelle ont une valeur au-delà de l’argent et ne peuvent être simplement échangés ou restaurés en cas de perte. Prenons, par exemple, une forêt primaire d’une biodiversité exceptionnelle. Dans un modèle économique traditionnel, cette forêt pourrait être abattue pour obtenir des gains financiers, avec l'idée que d'autres actions ou ressources compenseront l'impact. La Permacomptabilité, en revanche, traite cette forêt comme un capital naturel inestimable. Elle ne peut être remplacée, et son rôle dans l’écosystème global ne peut être monétisé sans diminuer sa signification écologique et culturelle profonde. Le modèle nous invite à prendre conscience des spécificités de chaque ressource et à éviter leur réduction en termes monétaires. Au-delà de la Finance : Une Approche Écologique et Humaine L’intégration des huit capitaux de la Permacomptabilité (vivant, matériel, intellectuel, culturel, spirituel, financier, social et expérientiel) permet d’établir un système où chaque capital est valorisé selon ses propres besoins et impacts. Cette diversité fait partie de la force du modèle, car elle nous empêche de voir chaque ressource comme une simple opportunité de gain. Ce principe de non-échange monétaire valorise une gestion différenciée qui prend en compte le cycle de vie, le renouvellement naturel et la vulnérabilité des écosystèmes. Il protège également les individus et les communautés, dont le bien-être ne devrait pas être sacrifié au nom de la rentabilité. Par exemple, la dégradation de la santé mentale dans une organisation ou un territoire ne devrait pas être compensée par des avantages financiers, car son impact est trop profond pour être quantifié. En Permacomptabilité, cette santé mentale est un capital individuel/spirituel qui mérite une attention respectueuse et une gestion adaptée, au-delà des logiques de marché. La Non-Marchandisation : Redonner une Dimension Sacrée aux Ressources L’un des piliers de la Permacomptabilité est le refus de marchander certains capitaux essentiels. Ce refus s’applique notamment aux ressources naturelles et spirituelles, considérées comme des biens communs. La nature, la culture et la spiritualité appartiennent à l’humanité entière, traversant les générations, les cultures et les territoires. En les protégeant de la marchandisation, nous reconnaissons leur valeur intrinsèque et la nécessité de les préserver pour les générations futures. Dans cette perspective, la nature n’est pas simplement un réservoir de ressources exploitables, mais un partenaire pour la vie humaine. De même, le capital spirituel, qui rassemble les valeurs, les croyances et les liens profonds au vivant, est vu comme un moteur d’inspiration, essentiel pour l’épanouissement individuel et collectif. Cette vision appelle à une redéfinition de l’éthique économique, où l’on ne mesure pas le succès uniquement par le profit, mais par la protection et le respect des ressources inestimables de la vie. La Non-Marchandisation : Vers une Nouvelle Conception de la Richesse En adoptant cette approche, la Permacomptabilité nous pousse à repenser la richesse. Tout n’est pas à vendre, et certains éléments de la vie — comme la biodiversité, la culture, et l’équilibre spirituel — doivent être préservés et honorés pour ce qu’ils sont. Cette vision propose une alternative radicale au modèle économique actuel, axé sur la croissance à tout prix, en soutenant une harmonie respectueuse entre l’économie et l’environnement. La non-marchandisation des capitaux vivants et spirituels promeut une économie qui célèbre et protège la vie. Elle remet en question la manière dont nous percevons et traitons les ressources, encourageant chacun à voir la richesse au-delà des chiffres. Elle met également en lumière les capitaux immatériels et irremplaçables qui enrichissent nos vies, tels que les paysages naturels, les liens culturels et la paix intérieure (voir Bonheur National Brut ). Conclusion : Une Vision Éthique et Durable pour l’Avenir Un nouveau système monétaire par Jean-Christophe Duval La Permacomptabilité nous rappelle qu’il est possible de construire un système économique qui honore et respecte les ressources essentielles sans les assujettir aux lois du marché. C'est ce que certains chercheurs pionniers mettent en oeuvre dans leurs modèles, tel que le modèle NEMO SMI de Jean-Christophe Duval, un système monétaire international post dollar qui est dédié à la transition écologique, aux objectifs de développement durable, et au pilotage d'un équilibre entre les critères de la société humaine et les capacités de charge de la planète. En prenant le parti de la non-marchandisation et en interdisant l’échange monétaire de certains capitaux, le cadre de création de richesse de la Permacomptabilité ouvre la voie à une économie régénérative qui se soucie de l’écologie, de la dignité humaine et du bien commun. Adopter cette vision, c’est redonner un sens sacré à nos ressources, en reconnaissant que certaines d’entre elles transcendent les considérations financières et méritent une protection absolue. Dans un monde en quête de sens, la Permacomptabilité se dresse comme un modèle éthique, où la vraie richesse est celle qui respecte et préserve le vivant. En savoir plus, lisez nos articles sur www.designpermacomptable.com

Charles Judes, novembre 2024 Fresque mandala de la permacomptabilité - Institut Supérieur de l'Environnement 2023 Nous sommes actuellement dans un monde en quête de modèles plus durables et justes, la Permacomptabilité 8 capitaux se distingue par son approche holistique et multidimensionnelle de la gestion des ressources. Structurée autour de ses 8 capitaux, elle se distingue comme un modèle révolutionnaire pour la gestion organisationnelle, intégrant des dimensions psychocosmogrammiques, théophaniques et psychagogiques. Ce cadre va bien au-delà des outils de comptabilité classiques, en s’attachant non seulement aux aspects financiers et écologiques, mais aussi aux dimensions humaines et spirituelles des organisations. 1. Une Approche Psychocosmogrammique : Cartographier le Cosmos des Ressources Organisationnelles Le terme psychocosmogrammique renvoie à la manière dont la Permacomptabilité permet de cartographier l’ensemble des ressources et des dynamiques internes d’une organisation, comme une carte du cosmos des ressources. En intégrant les 8 capitaux — économique, humain, naturel, social, culturel, expérientiel, spirituel et symbolique — cette approche offre une vision globale et multidimensionnelle de l’organisation, rendant visibles des flux et des interconnexions souvent invisibles dans les systèmes comptables classiques. Cette cartographie révèle ainsi l’interdépendance entre les différentes ressources, permettant de saisir les synergies et les potentiels de régénération au sein de l’organisation. Par exemple, elle met en lumière comment les valeurs culturelles (capital culturel) et les interactions sociales (capital social) contribuent à la durabilité et à la résilience organisationnelle, favorisant un équilibre harmonieux. Ce modèle fonctionne comme un mandala, permettant de visualiser l’harmonie (ou le déséquilibre) des différentes sphères de la vie. Ainsi, la Permacomptabilité devient une sorte de « psychocosmogramme » qui illustre la complexité de nos interactions et sensibilise à l’impact global de chaque décision économique sur la société et l’environnement. En cartographiant les liens subtils entre les capitaux, elle nous invite à une prise de conscience élargie de notre place au sein du grand écosystème vivant. 2. La Dimension Théophanique : Reconnaître la Présence du Sacré dans la Gestion des Ressources Dans sa dimension théophanique, la Permacomptabilité reconnaît la présence du sacré et de l’élévation spirituelle au sein de chaque organisation. En intégrant le capital spirituel et en valorisant les ressources naturelles comme des éléments vivants et essentiels, elle invite les gestionnaires à adopter une approche respectueuse et consciente des ressources, tout en valorisant les valeurs humaines et la quête de sens. Cette reconnaissance du sacré amène les organisations à percevoir les ressources naturelles non comme des biens marchands, mais comme des partenaires de vie. Elle établit une nouvelle éthique qui promeut la conservation, le respect des cycles de vie, et la préservation de l’équilibre naturel. Cette démarche invite à honorer les ressources en tant que manifestations du vivant, rappelant ainsi que l’organisation fait partie intégrante d’un écosystème global. Selon cette perspective, la gestion économique devient un acte de gratitude envers le vivant, inspiré par les traditions spirituelles qui valorisent l’intégrité de chaque forme de vie. La prise en compte du capital naturel, par exemple, implique de protéger les écosystèmes et les cycles naturels comme des expressions de beauté et d’harmonie. La Permacomptabilité théophanique devient ainsi une façon d’honorer la création, en promouvant une économie qui respecte le sacré et la vie elle-même. 3. Un Outil Psychagogique : Faciliter la Transformation et l’Épanouissement des Individus et des Organisations L’aspect psychagogique de la Permacomptabilité se manifeste dans sa capacité à guider et à inspirer les individus vers une transformation intérieure, orientée vers la croissance et l’épanouissement. En intégrant des capitaux comme l’expérience personnelle (capital expérientiel) et le symbolisme (capital intellectuel), elle encourage les acteurs de l’organisation à explorer leurs propres valeurs, à reconnaître leur rôle et à s’engager de manière plus authentique. Cette dimension psychagogique favorise une prise de conscience collective des valeurs éthiques, écologiques et spirituelles qui transcendent la simple rentabilité. Elle transforme les dynamiques de travail, en donnant un sens plus profond aux missions et aux objectifs de chacun, renforçant ainsi l’engagement personnel et collectif. De cette manière, la Permacomptabilité devient un outil de développement personnel et professionnel, incitant les membres de l’organisation à évoluer vers une pleine harmonie avec eux-mêmes et leur environnement. Cette démarche psychagogique invite les dirigeants et les employés à revoir leur relation aux ressources, aux objectifs et aux profits, dans une logique de bien commun et de respect de la planète. En redéfinissant la performance comme un équilibre entre les différents capitaux, elle oriente chacun vers une écologie intégrale et une prise de conscience élargie des impacts de ses actions. Ainsi, la Permacomptabilité devient un outil de développement spirituel et collectif, nous aidant à aligner nos choix économiques avec des valeurs éthiques et écologiques. Conclusion : La Permacomptabilité : Un Modèle pour une Nouvelle Économie Éthique En intégrant les dimensions psychocosmogrammique, théophanique et psychagogique, la Permacomptabilité à 8 capitaux redonne à l’économie une profondeur sacrée, un sens de responsabilité collective et une quête de bien commun. Ce modèle visionnaire invite à transformer nos pratiques, à dépasser les logiques de consommation et à œuvrer pour une économie régénérative, guidée par des principes éthiques et spirituels. Par cette approche holistique, la Permacomptabilité pave le chemin pour une société où chaque acte économique reflète une profonde bienveillance envers la vie et la planète. Contactez-nous : contact@designpermacomptable.com

Charles Judes, novembre 2024 Source : Vegetal City Luc Schuiten La transition vers une économie régénérative n'est plus une tendance, mais une nécessité impérieuse pour la survie et la prospérité des entreprises dans le contexte écologique actuel. Dans cette perspective, le concept de double matérialité émerge comme un cadre essentiel pour les dirigeants souhaitant s’aligner avec des pratiques responsables et durables. Alors que la matérialité financière a traditionnellement guidé les décisions stratégiques, la double matérialité vient enrichir cette approche en prenant en compte les impacts environnementaux, sociaux et sociétaux, mais aussi leur influence croisée sur la performance de l’entreprise. Dans cet article, nous explorerons comment la double matérialité peut être utilisée comme levier de gouvernance pour optimiser la gestion des ressources, réduire les risques et engager une dynamique positive dans la chaîne de valeur. En fin de compte, c’est un véritable changement de paradigme dans la gouvernance d’entreprise, permettant un pilotage plus robuste et résilient, fondé sur une compréhension profonde des impacts bilatéraux de chaque décision. La Double Matérialité : Définition et Contexte La double matérialité est une extension du concept de matérialité qui va au-delà des seules conséquences financières directes pour l'entreprise. Alors que la matérialité financière se concentre sur les éléments ayant un impact financier pour les investisseurs et les parties prenantes internes, la double matérialité intègre également les répercussions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) de l’activité de l’entreprise, tant en interne qu'en externe. Pour illustrer la différence : Matérialité financière (ou matérialité simple)  : Un aspect est considéré comme matériel s'il a un impact direct sur la valeur de l'entreprise, les profits, ou les performances économiques immédiates : les questions de durabilité qui peuvent avoir des impacts positifs (opportunités) ou négatifs (risques) sur la performance financière de l’entreprise (on parle de vision “Outside-In”). Double matérialité   (ou matérialité d’impact) : Un aspect est matériel non seulement pour l'entreprise (au niveau financier) mais également pour ses parties prenantes externes, pour la société et l'environnement (matérialité environnementale et sociale) : les impacts négatifs ou positifs de ses activités de l’entreprise sur son environnement économique, social et naturel (vision “Inside-Out”). Ce cadre s’impose de plus en plus comme le modèle de référence pour les entreprises en quête de pérennité, de résilience et de légitimité face aux défis globaux. Pourquoi Adopter la Double Matérialité ? Répondre aux Exigences Réglementaires Croissantes Dans plusieurs régions du monde, comme l'Union Européenne, la réglementation pousse les entreprises à déclarer non seulement leurs performances financières, mais aussi leurs impacts environnementaux et sociaux. La directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), par exemple, impose aux entreprises de toutes tailles de présenter leurs risques et opportunités liés aux enjeux ESG selon un cadre de double matérialité. En intégrant cette approche, les entreprises se préparent non seulement aux exigences réglementaires actuelles, mais anticipent aussi les évolutions futures qui privilégieront toujours davantage les acteurs responsables. Accroître la Résilience Face aux Risques Environnementaux et Sociétaux Le monde des affaires n’est pas hermétique aux crises environnementales ou sociales. Les incendies, les pandémies, la raréfaction des ressources, et les troubles sociaux affectent inévitablement la continuité opérationnelle des entreprises. La double matérialité aide les dirigeants à cartographier ces risques « externes » en lien direct avec leurs pratiques. Comprendre l'impact des décisions sur l’environnement et la société et, en retour, comment ces facteurs affectent la pérennité de l’entreprise permet de bâtir une résilience face aux crises, une stratégie devenue cruciale dans une économie globale volatile et changeante. Améliorer la Performance à Long Terme en Adoptant une Vision Holistique La double matérialité intègre la logique selon laquelle le bien-être de l'entreprise est intrinsèquement lié à la santé du système qui la soutient : la société et la planète. En renforçant la relation entre l’entreprise et son écosystème, en adoptant des pratiques de durabilité dans la chaîne d'approvisionnement ou en réduisant les émissions de carbone, les entreprises s'alignent avec les attentes de plus en plus pressantes des parties prenantes. Cela permet non seulement d’optimiser la performance à long terme, mais aussi de répondre à une demande accrue pour des entreprises ayant un rôle positif dans la société. Fidéliser et Engager les Parties Prenantes La double matérialité ne concerne pas seulement les décisions financières, mais aussi l’alignement des valeurs. En adoptant un cadre de gestion qui prend en compte les intérêts de tous les acteurs (clients, employés, partenaires locaux), l’entreprise renforce la cohérence de sa culture interne et suscite l’adhésion des parties prenantes. Cela favorise une meilleure rétention des talents, un engagement accru des clients, et une légitimité renforcée aux yeux de la société civile. La Double Matérialité dans la Pratique : La Matrice de Matérialité Quelques Exemples Concrets d’Application Source : Goodwill management Exemple de désengagement des employés  : Une entreprise ayant des taux de désengagement élevés peut constater que ses employés ne se reconnaissent pas dans ses valeurs environnementales ou sociales. Cela peut engendrer des coûts cachés en termes de productivité et de turnover. En intégrant cette problématique dans sa matrice, elle peut mieux comprendre les attentes de ses collaborateurs et orienter ses initiatives de responsabilité sociale pour améliorer leur engagement. Exemple d’équipe sportive  : Une équipe de football peut découvrir qu’en raison d’un faible investissement dans la formation et le bien-être de ses joueurs, sa performance est impactée. Ce constat pourrait influencer son choix d’investir davantage dans des programmes d’accompagnement pour les sportifs, visant ainsi une amélioration du capital humain. La Double Matérialité en Pratique La double matérialité est souvent intégrée à travers une matrice de matérialité qui classe les enjeux ESG en fonction de leur importance relative pour les parties prenantes internes (employés, actionnaires, etc.) et externes (communautés, environnement, consommateurs). Comment se préparer à l’analyse de Double Matérialité ? Étape 1 : Identifier les enjeux à analyser Les enjeux à examiner pour l’analyse de double matérialité sont listés dans les ESRS. Ces enjeux se déclinent en sous-enjeux et sous-sous-enjeux, et il est important d’analyser chacun d’eux. Dans les prochains mois, l’EFRAG continuera de publier des directives détaillant la réalisation de cette analyse, y compris le niveau de granularité nécessaire (enjeux, sous-enjeux, sous-sous-enjeux). Plus le niveau de détail est fin, plus l’analyse devient exploitable (voir https://www.efrag.org/en/sustainability-reporting/esrs-workstreams) À noter : toutes les entreprises soumises à la CSRD devront communiquer sur les enjeux de l’ESRS 2. Il n’est donc pas nécessaire de les inclure dans l’analyse de double matérialité. Étape 2 : Consulter les parties prenantes Bien que non obligatoire selon la CSRD, la consultation des parties prenantes est fortement recommandée pour l’élaboration de la matrice de double matérialité. Elle permet d’affiner l’identification des enjeux les plus pertinents pour l’entreprise et présente plusieurs avantages : Anticiper les controverses et identifier des opportunités Bénéficier d’une perspective élargie des enjeux ESG Détecter et exploiter des signaux faibles Engager ou renforcer le dialogue avec les parties prenantes Ajuster la stratégie de l’entreprise Pour structurer cette consultation, myDPC-DESiGN recommande les étapes suivantes : Établir une liste complète des parties prenantes concernées. Évaluer le caractère stratégique de chaque partie prenante via deux questions : « Quel est l’impact de mon activité sur cette partie prenante ? » et « Comment cette partie prenante influence-t-elle l’organisation ? » Ces réponses peuvent alimenter une cartographie des parties prenantes. Associer chaque partie prenante aux enjeux ESG correspondants. Recueillir des données via des canaux adaptés (conférences, entretiens, etc.), en respectant le RGPD. Clarifier les objectifs et enjeux aux parties prenantes pour une communication transparente des résultats. Étape 3 : Utiliser la méthodologie de l’EFRAG pour évaluer la matérialité des enjeux L’EFRAG a publié en janvier 2022 une méthodologie d’évaluation de la matérialité sous la forme d’une grille d’analyse, avec des précisions supplémentaires à venir sur la double matérialité. Chaque enjeu est analysé sous deux angles de matérialité : Matérialité d’impact , qui comprend : Qualité de l’impact (positif ou négatif) Type d’effet (avéré ou potentiel) Gravité de l’impact, évaluée selon trois critères : importance (scale), portée (scope, incluant étendue géographique et populations affectées), et possibilité de remédiation Probabilité d’occurrence Matérialité financière , avec les critères suivants : Qualité de l’enjeu (positif ou négatif) Importance (scale) Probabilité d’occurrence En complément, l’analyse doit couvrir trois horizons temporels : court terme (moins d’un an), moyen terme (1 à 5 ans), et long terme (plus de 5 ans). Un système de notation (par exemple de 1 à 5) permet de quantifier l’importance, l’étendue et la remédiation. Lorsque l’intensité dépasse un certain seuil, l’enjeu est jugé matériel ; ce seuil doit être justifié. Enfin, les résultats doivent être consolidés en pondérant les données selon le nombre de parties prenantes consultées et la taille de chaque entité du groupe. Étape 4 : Mettre en forme l’analyse de matérialité L’EFRAG n’impose pas de format spécifique pour l’analyse de double matérialité. Les entreprises ont le choix entre divers formats : texte, illustrations graphiques, tableaux détaillés ou matrice, cette dernière étant le format privilégié pour l’analyse de matérialité standard. Exemple : Source : Goodwill management - Exemple de matrice de matérialité simple de RATP Mesurer la Robustesse des 8 Capitaux de la permacomptabilité dans le Cadre de la Double Matérialité Dans une économie régénérative, la double matérialité doit permettre d’optimiser les 8 capitaux : vivant, matériel, intellectuel, culturel, individuel (ou spirituel), financier (ou monétaire), social, et politique (ou expérientiel). L'objectif est d'analyser non seulement comment ces capitaux influencent la valeur de l'entreprise, mais aussi comment les activités de l'entreprise impactent positivement ou négativement chacun d'eux. Quelques Exemples Concrets : Capital vivant  : Une entreprise agricole qui utilise des pratiques régénératives pour préserver la biodiversité. Ce choix stratégique réduit les risques de dégradation environnementale et améliore la résilience de l’écosystème local. Capital intellectuel  : Une société technologique qui investit dans la recherche et l’innovation sur les énergies renouvelables non seulement pour créer un avantage concurrentiel, mais aussi pour réduire son empreinte carbone. Capital social  : En intégrant les attentes des communautés locales dans sa gouvernance, une entreprise minière limite les conflits potentiels et soutient le développement local, consolidant ainsi son acceptation sociale. La Matrice d'intégration 360° des 8 capitaux 8 Capital 360° Integration Matrix - Les cases bleu foncé montrent des interactions fortes ou des contributions significatives entre les capitaux, alors que les cases rouge signalent des interactions faibles ou peu significatives. Les cases blanches montrent l'absence d'interactions. L'intégration des huit capitaux dans le processus d'analyse de double matérialité selon les normes EFRAG renforce la méthodologie en ajoutant des dimensions supplémentaires pour l’évaluation des impacts, la consultation des parties prenantes et le suivi des résultats. Avec la Matrice d'intégration 360° des 8 capitaux , votre organisation bénéficie d'un modèle stratégique innovant qui vous permet d’évaluer et de gérer de manière holistique les impacts de vos activités à travers huit dimensions essentielles : vivant, matériel, intellectuel, culturel, individuel, financier, social, et expérientiel. Cette approche systémique permet d’appréhender la complexité des enjeux contemporains en intégrant non seulement les facteurs économiques et environnementaux, mais aussi les dimensions sociales, culturelles et humaines. En reliant ces huit capitaux, la matrice favorise une vision globale et interconnectée qui aide à identifier des leviers d’action pour renforcer la durabilité, la résilience et la responsabilité sociale. Elle constitue ainsi un outil précieux pour les organisations souhaitant adopter une démarche éthique et durable, en équilibrant les besoins des parties prenantes tout en maximisant l'impact positif à long terme. Guide de Mise en Œuvre de la Matrice d'Intégration 360° des 8 Capitaux La Matrice d'Intégration 360° des 8 Capitaux  représente une approche innovante pour évaluer et gérer les enjeux de durabilité d’une organisation. Elle s’appuie sur une analyse multidimensionnelle en prenant en compte huit capitaux  essentiels : vivant , matériel , intellectuel , culturel , individuel , financier , social , et expérientiel . Cette matrice permet d’adopter une vision systémique et transversale des impacts d’une organisation sur son environnement et ses parties prenantes. Ce guide de mise en œuvre vous accompagnera dans l’intégration opérationnelle de cette matrice pour une gestion de la durabilité, de la responsabilité sociale et de la performance à 360°, en favorisant une approche intégrée et holistique . Étape 1 : Comprendre les 8 Capitaux Chaque capital représente un domaine d'impact  clé qui doit être pris en compte dans l’analyse des enjeux ESG (Environnementaux, Sociaux, et Gouvernance) de votre organisation. Voici un aperçu des 8 capitaux : Capital Vivant : Définition  : L’ensemble des ressources naturelles et biologiques, y compris la biodiversité, les écosystèmes et le climat. Point fort  : Permet de mesurer l'impact environnemental de l’organisation sur la nature et de définir des stratégies pour préserver la biodiversité. Capital Matériel : Définition  : Les infrastructures physiques, les ressources matérielles et les actifs tangibles. Point fort  : Aide à évaluer les investissements en actifs physiques et leur durabilité à long terme. Capital Intellectuel : Définition  : Le savoir-faire, les brevets, les marques, les technologies et la capacité d'innovation. Point fort  : Favorise l’évaluation des capacités innovantes et l’utilisation stratégique des connaissances au sein de l’organisation. Capital Culturel : Définition  : La culture organisationnelle, les traditions, les valeurs, et le capital immatériel lié à l’identité collective. Point fort  : Permet de mesurer l’impact des pratiques culturelles sur l’engagement des parties prenantes et l'alignement des valeurs avec les objectifs de durabilité. Capital Individuel : Définition  : Les compétences, les talents, les expériences et la santé des individus dans l’organisation. Point fort  : Met l'accent sur le bien-être, la formation, et le développement personnel pour maintenir une organisation agile et résiliente. Capital Financier : Définition  : Les ressources financières, les revenus, les investissements et les flux de trésorerie. Point fort  : Permet de lier les objectifs de durabilité aux performances économiques, assurant la viabilité à long terme des initiatives ESG. Capital Social : Définition  : Les relations interpersonnelles et la confiance entre les parties prenantes internes et externes. Point fort  : Prend en compte les effets des actions de l’organisation sur les communautés, les réseaux sociaux, et l'engagement des parties prenantes. Capital Expérientiel : Définition  : L’expérience vécue par les parties prenantes, qu’il s’agisse des clients, employés, ou partenaires, au contact de l’organisation. Point fort  : Permet de mesurer l'impact émotionnel et expérientiel des produits, services ou actions de l’organisation, créant une connexion durable avec les parties prenantes. Étape 2 : Cartographier les Enjeux et Identifier les Priorités L’objectif est de cartographier les enjeux  au sein de chacun des 8 capitaux. Cela se fait en répondant aux questions suivantes : Quels enjeux spécifiques influencent chaque capital ? Quels sont les impacts internes et externes associés à chaque capital ? Comment chaque capital interagit-il avec les autres dans le contexte de durabilité ? Point fort de cette approche : L’intégration des 8 capitaux vous permet de croiser les impacts  à différents niveaux et de garantir une vision interconnectée et systémique  des enjeux, contrairement à une approche linéaire qui pourrait négliger des interactions complexes. Étape 3 : Impliquer les Parties Prenantes et Collecter des Données Un des éléments centraux pour une mise en œuvre réussie de la Matrice 360° est la consultation des parties prenantes  (internes et externes). Cette étape permet d’affiner la pertinence des enjeux identifiés et d’intégrer des perspectives variées dans l’évaluation des 8 capitaux. Qui sont les parties prenantes concernées ? Quels sont les impacts perçus de l’organisation sur chaque capital ? Quels sont les signaux faibles à détecter ? Point fort : Cette consultation enrichie permet de détecter des enjeux non anticipés  et de maximiser la pertinence de l’analyse  à partir de données diversifiées et contextuelles. Étape 4 : Évaluer l’Impact et la Matérialité des Enjeux À ce stade, vous allez évaluer la matérialité  des enjeux identifiés en prenant en compte les impacts sur les 8 capitaux. Vous pouvez utiliser des critères qualitatifs et quantitatifs  pour évaluer : L’importance et l’intensité  de chaque enjeu. L'étendue géographique  et les populations affectées . La possibilité de remédier  aux impacts. Les horizons temporels  des enjeux (court, moyen, et long terme). Point fort : L’analyse selon les 8 capitaux permet une évaluation multidimensionnelle  qui donne une meilleure image de la durabilité de l’organisation à court et long terme. En prenant en compte des critères plus larges que les traditionnels enjeux financiers et environnementaux, vous obtenez une approche complète et cohérente . Étape 5 : Intégrer les Résultats dans la Stratégie de l’Organisation Les résultats de la matrice doivent être utilisés pour ajuster la stratégie organisationnelle  en matière de durabilité. Ce processus inclut : La définition des objectifs prioritaires  pour chaque capital, et de Kpis pour la gestion de projet. La mise en place d’une gouvernance inclusive  pour intégrer les enjeux dans les décisions stratégiques. La surveillance continue  des performances à travers des indicateurs de durabilité  spécifiques aux 8 capitaux. Point fort : L’intégration complète des résultats dans la stratégie permet de garantir que l’organisation répond de manière proactive aux enjeux de durabilité à l’échelle de tous ses capitaux , assurant une durabilité à long terme . Étape 6 : Suivi et Amélioration Continue La mise à jour régulière  de la matrice et du suivi des 8 capitaux est essentielle pour s’adapter aux changements internes et externes. Quels progrès ont été réalisés ? Quels ajustements sont nécessaires pour renforcer la durabilité des 8 capitaux ? Point fort : Le processus d’amélioration continue permet d’ajuster les actions de manière dynamique, en adaptant  les pratiques aux nouvelles réalités et en maximisant l’impact positif sur tous les capitaux. D'un point de vue pragmatique, il ressort que la Matrice d'Intégration 360° des 8 Capitaux offre une approche innovante, complète et holistique  pour gérer les enjeux ESG et guider les organisations vers une durabilité intégrée et résiliente . En permettant d’évaluer simultanément l'impact sur les aspects financiers, sociaux, environnementaux et immatériels, elle fournit un cadre robuste pour prendre des décisions éclairées, tout en renforçant l'engagement et la collaboration avec les parties prenantes . En adoptant cette matrice, votre organisation pourra non seulement répondre aux exigences réglementaires, mais aussi se positionner comme un leader visionnaire en matière de durabilité et de responsabilité sociétale. Les Défis et Opportunités de la Double Matérialité Intégrer la double matérialité au pilotage stratégique de l’entreprise n’est pas sans défis. Il s'agit d’un processus complexe, demandant une collecte de données et une analyse des perceptions qui ne sont pas toujours aisées à quantifier. Cependant, les opportunités qui en découlent sont multiples : une meilleure gestion des risques, une relation plus harmonieuse avec les parties prenantes, et une performance financière stable à long terme. Conclusion : La Double Matérialité, Une Boussole pour l'Avenir Dans un contexte de transition écologique et sociétale, la double matérialité devient un outil essentiel pour naviguer dans les complexités de l’économie moderne. En prenant en compte les impacts croisés de ses décisions, l’entreprise s’engage dans une démarche plus holistique et plus robuste de gestion. Elle ne se contente plus de piloter pour la rentabilité à court terme, mais vise une prospérité partagée et durable. En embrassant la double matérialité, les entreprises peuvent redéfinir leur mission, non plus seulement pour la croissance financière, mais pour une régénération de leur écosystème, ouvrant ainsi la voie vers une économie véritablement durable. Contactez-nous si vous souhaitez aller plus loin dans votre impact, nous pouvons vous accompagner dans le pilotage conscient de votre organisation. contact@designpermacomptable.com

Charles Judes novembre 2024 Elizabeth Sahtouris, biologiste de l'évolution, a identifié 16 principes qui sous-tendent la résilience et la durabilité des systèmes vivants. Ces principes offrent une feuille de route pour concevoir des entreprises non seulement performantes mais aussi alignées avec la durabilité, l'adaptabilité et la prospérité collective. En adoptant ces principes, les entreprises peuvent évoluer de manière à renforcer leur impact positif tout en intégrant des pratiques inspirées de la nature. Voici un aperçu de chacun des 16 principes des systèmes vivants et leur application possible au monde des affaires : 1. Équilibre entre Compétition et Coopération Contexte  : Les écosystèmes soutiennent une dynamique entre compétition et coopération pour favoriser la résilience. Application  : Encouragez la collaboration entre équipes et même avec des concurrents pour des projets communs. Trouver cet équilibre permet à l’entreprise d'innover, de se distinguer et de s'adapter aux besoins changeants des clients et du marché. 2. Communications Transparentes Contexte  : Dans la nature, des signaux clairs entre les éléments d'un système favorisent la coopération. Application  : Établissez des canaux de communication ouverts et transparents dans toute l’entreprise. La clarté dans les échanges renforce la confiance, améliore la prise de décision et minimise les conflits internes. 3. Circulation et Partage des Ressources Contexte  : Les ressources circulent de manière optimale dans les écosystèmes pour garantir la survie de tous les éléments. Application  : Assurez une distribution équitable et efficace des ressources financières, matérielles et humaines au sein de votre entreprise. Encouragez également le partage de connaissances et d’idées pour favoriser l’innovation. 4. Réciprocité et Échange Équilibré Contexte  : Les systèmes vivants reposent sur un équilibre d’échanges mutuellement bénéfiques. Application  : Créez des relations réciproques avec les parties prenantes. Que ce soit avec les employés, les fournisseurs ou les clients, assurez-vous que chaque échange apporte une valeur ajoutée des deux côtés. 5. Diversité et Redondance Contexte  : La diversité dans les systèmes naturels garantit une capacité de résilience. Application  : Favorisez la diversité des compétences, des expériences et des perspectives dans vos équipes. Avoir plusieurs solutions potentielles pour chaque problème rend votre entreprise plus résiliente face aux imprévus. 6. Adaptabilité et Flexibilité Contexte  : Les organismes vivants s'adaptent rapidement aux changements de leur environnement. Application  : Adoptez une culture d’entreprise agile qui permet de s’adapter rapidement aux changements du marché et aux nouvelles opportunités. La flexibilité dans les processus et les structures organisationnelles renforce la capacité de l'entreprise à prospérer dans l'incertitude. 7. Spécialisation et Complémentarité Contexte  : Chaque élément d’un écosystème a un rôle spécialisé qui soutient l’ensemble. Application  : Assurez-vous que chaque membre de votre équipe a un rôle défini qui apporte une valeur unique à l'organisation. Favorisez la collaboration entre spécialités pour que chacun puisse contribuer à la vision globale. 8. Régénération et Cycle de Ressources Contexte  : Les écosystèmes naturels recyclent constamment les ressources. Application  : Intégrez des pratiques de réutilisation et de recyclage dans votre entreprise, aussi bien pour les ressources matérielles que pour les connaissances. La régénération favorise une utilisation plus durable et consciente de vos ressources. 9. Autorégulation et Responsabilité Collective Contexte  : Les systèmes naturels possèdent des mécanismes d'autorégulation pour maintenir l'équilibre. Application  : Implémentez des processus d’auto-évaluation et d'ajustement pour permettre à l’entreprise de se réguler elle-même. Encouragez également une responsabilité collective où chaque collaborateur joue un rôle dans le respect des objectifs et des valeurs de l'organisation. 10. Respect des Limites Naturelles Contexte  : Les systèmes vivants ne dépassent pas les ressources disponibles dans leur environnement. Application  : Soyez conscient des limites des ressources – que ce soit le temps, l’énergie ou les matières premières – et évitez de surexploiter. En respectant ces limites, vous assurez une croissance durable et minimisez l'impact négatif. 11. Inclusion et Participation Active Contexte  : Les organismes d’un écosystème participent activement à la régulation du système. Application  : Favorisez l’inclusion de tous les membres de l’équipe dans le processus décisionnel. Plus chacun se sent impliqué, plus l’engagement est fort et la prise de responsabilité collective accrue. 12. Évolution et Apprentissage Continu Contexte  : La vie évolue constamment, adaptant ses formes et ses comportements pour survivre. Application  : Favorisez une culture de formation continue et d'apprentissage pour que l'entreprise et ses membres puissent évoluer en même temps que leur environnement. L’innovation et la croissance sont renforcées par l’adaptation et l’acquisition de nouvelles compétences. 13. Simplicité et Efficacité Contexte  : Les systèmes naturels sont conçus de manière à maximiser l’efficacité énergétique. Application  : Optimisez vos processus pour qu’ils soient le plus simples et efficaces possible, en réduisant les pertes de temps, d’effort et de ressources. La simplicité rend l'entreprise plus agile et réduit les coûts. 14. Protection de la Communauté et Coopération Interne Contexte  : Les organismes coopèrent pour le bien commun et la pérennité de l’écosystème. Application  : Créez un environnement de travail qui favorise la solidarité, la coopération et le soutien mutuel entre les membres de l’équipe. Une communauté soudée est plus résiliente face aux défis. 15. Continuité et Mémoire Collective Contexte  : Les systèmes vivants conservent une "mémoire" collective des expériences passées. Application  : Gardez une trace des apprentissages et des succès passés pour guider les futures actions de l'entreprise. Documenter les connaissances et les expériences permet de capitaliser sur l’histoire de l’entreprise et d’éviter de reproduire les mêmes erreurs. 16. Engagement dans le Bien Commun Contexte  : Les écosystèmes fonctionnent pour le bien de l’ensemble et non pour le gain individuel. Application  : Intégrez une mission de bien commun dans la vision de votre entreprise. En priorisant les intérêts collectifs et en contribuant positivement à la société, vous créez un impact durable et bénéficiez d’un soutien plus large de la communauté. Conclusion Appliquer les principes des systèmes vivants aux entreprises permet de construire des organisations résilientes et engagées, qui prospèrent en harmonie avec leur environnement naturel et humain. En adoptant une vision inspirée de la nature, votre entreprise peut non seulement générer un impact durable, mais également devenir un acteur régénératif dans un écosystème économique en pleine mutation. Source : https://www.sahtouris.com/

Charles Judes novembre 2024 La permaculture, initialement conçue pour l’agriculture durable, propose une méthode d’organisation et de gestion des ressources inspirée par les écosystèmes naturels. Elle valorise l'équilibre, la résilience et le renouvellement, des valeurs essentielles pour les entreprises souhaitant prospérer durablement dans un monde en constante évolution. En intégrant les 12 principes de la permaculture dans leur modèle, les entreprises peuvent non seulement répondre aux attentes de leurs parties prenantes, mais aussi construire des fondations solides pour un impact écologique, social et économique bénéfique. Voici une description des 12 principes de la permaculture et leur application au monde des affaires : 1. Observer et Interagir Contexte  : Dans la nature, les observateurs comprennent mieux les cycles et répondent efficacement aux besoins des systèmes. Application  : Avant de planifier ou d'agir, prenez le temps de comprendre votre environnement professionnel, le comportement de vos clients, les mouvements du marché. Une bonne observation permet de saisir les subtilités et de mieux anticiper les changements nécessaires. 2. Capturer et Stocker l’Énergie Contexte  : Les écosystèmes naturels stockent de l'énergie sous forme de biomasse, d’eau et de nutriments. Application  : Dans votre entreprise, cette "énergie" peut prendre la forme de compétences, de capital ou d’opportunités. Par exemple, investissez dans la formation et le développement des équipes pour renforcer votre autonomie et votre capacité d'adaptation sur le long terme. 3. Obtenir une Récolte Contexte  : Tout organisme doit tirer une production régulière pour nourrir le système et assurer sa continuité. Application  : Mesurez les résultats de chaque action entreprise. Assurez-vous que chaque projet, chaque collaboration et chaque investissement crée une forme de "récolte" mesurable – que ce soit en termes de profit, de réputation, ou de bien-être organisationnel. 4. Appliquer l'Autorégulation et Accepter les Rétroactions Contexte  : Dans la nature, les écosystèmes sont régulés par un équilibre dynamique où chaque partie s’ajuste en fonction des autres. Application  : Intégrez un processus de retour constant de la part des parties prenantes : clients, employés, partenaires. Ce feedback vous permet de vous ajuster continuellement et de prévenir les erreurs coûteuses en restant à l’écoute des besoins réels. 5. Utiliser et Valoriser les Ressources Renouvelables Contexte  : Les écosystèmes privilégient les ressources qui se régénèrent et minimisent les déchets. Application  : Favorisez l’utilisation de ressources renouvelables dans votre entreprise, qu’elles soient matérielles (énergie solaire, matériaux recyclés) ou immatérielles (connaissances partagées, coopération). En adoptant cette stratégie, votre entreprise réduit son empreinte écologique et devient plus résiliente. 6. Ne Produire Aucun Déchet Contexte  : Dans les systèmes naturels, il n’y a pas de déchets – tout a une utilité. Application  : Repensez vos processus pour minimiser les déchets et maximiser la réutilisation. Que ce soit des matériaux ou du temps, les ressources utilisées doivent pouvoir être réaffectées. Par exemple, les sous-produits de certains projets peuvent être revalorisés dans d’autres. 7. Concevoir des Modèles du Tout au Tout Contexte  : La nature fonctionne comme un système intégré où chaque élément a une place et une fonction unique. Application  : Adoptez une vision holistique en intégrant les valeurs, les objectifs et les parties prenantes dans votre modèle d'affaires. Chaque département, chaque collaborateur doit savoir comment il contribue à un but commun et comment ses actions s’imbriquent dans la stratégie globale. 8. Intégrer Plutôt que Séparer Contexte  : Les écosystèmes naturels prospèrent grâce à des relations synergiques entre leurs composants. Application  : Favorisez un environnement de travail collaboratif où chaque membre peut contribuer à l’atteinte d’objectifs communs. En promouvant l’intégration des départements et des équipes, vous renforcez l’innovation et la productivité dans un esprit d’équipe. 9. Utiliser des Solutions Petites et Lentes Contexte  : Dans la nature, les changements progressifs assurent une croissance durable. Application  : Plutôt que d'opter pour des changements massifs et risqués, choisissez une croissance progressive qui respecte le rythme de votre organisation. Les petites solutions permettent des ajustements continus et réduisent les impacts négatifs potentiels. 10. Valoriser et Encourager la Diversité Contexte  : La diversité biologique dans un écosystème augmente sa résilience. Application  : Cultivez la diversité au sein de vos équipes et dans vos projets. Une entreprise diversifiée est plus innovante et capable de répondre aux défis en adaptant ses stratégies aux besoins de ses différents marchés et clients. 11. Utiliser les Bords et Valoriser la Marge Contexte  : Les bords, zones de transition entre deux écosystèmes, sont souvent les plus riches en biodiversité. Application  : Explorez les "marges" de votre marché – les niches inexploitées, les partenariats potentiels, ou les segments de clientèle émergents. En vous positionnant dans ces espaces moins compétitifs, vous pourrez découvrir de nouvelles opportunités de croissance. 12. Réagir au Changement et Utiliser la Créativité Contexte  : Les écosystèmes naturels sont flexibles et s’adaptent aux changements climatiques et environnementaux. Application  : Adoptez une culture d’entreprise souple et ouverte à l’innovation. Les entreprises créatives et capables de s'adapter rapidement aux changements du marché peuvent non seulement survivre aux périodes de crise, mais aussi tirer parti des nouvelles opportunités. Conclusion Intégrer les principes de la permaculture au monde de l'entreprise invite à repenser la réussite de manière régénérative et durable. En adoptant cette vision, chaque entreprise peut s’adapter à son environnement de manière harmonieuse, maximiser ses ressources et devenir un acteur positif pour l’avenir.

Charles Judes Octobre 2024 Lorsque nous parlons d'indépendance financière, il est tentant de penser uniquement à l'argent et aux biens matériels. Pourtant, la véritable richesse ne se limite pas à ce que nous possédons. Elle réside également dans nos compétences, nos relations et nos engagements au sein de nos communautés. C'est ce que j'appelle les ABCs de la richesse , un concept qui englobe trois éléments fondamentaux : les Compétences (Abilities), l'Appartenance (Belonging), et la Communauté (Community). A pour Abilities (Compétences) La première forme de richesse repose sur les compétences que nous développons tout au long de notre vie. Chaque savoir-faire, chaque nouvelle compétence nous rend moins dépendants de l'argent et nous ouvre des portes insoupçonnées. Que ce soit la cuisine, la réparation d'objets, la créativité artistique ou même le bricolage, chaque habileté acquise nous enrichit d'une manière que l'argent ne peut égaler. Ces compétences, en plus de nous apporter une satisfaction personnelle, peuvent aussi devenir des atouts monétisables ou des moyens de mieux vivre en accord avec nos valeurs. L’indépendance commence souvent là, dans cette capacité à créer, réparer, et résoudre des problèmes par soi-même, réduisant ainsi la nécessité de toujours compter sur l’argent ou des services extérieurs. B pour Belonging (Appartenance) La deuxième forme de richesse est celle de l’appartenance. À qui appartenez-vous ? Avec qui partagez-vous vos joies et vos peines ? Cette richesse ne se mesure pas en chiffres, mais en liens humains. Il ne s’agit pas seulement d’amitiés de surface, mais de relations profondes, basées sur l'entraide et la solidarité. Dans un monde de plus en plus individualiste, retrouver ce sentiment d'appartenance à un groupe, à une famille, ou à un cercle d’amis est une richesse inestimable. Ces relations vous soutiennent bien au-delà de ce que peut faire l’argent. Elles sont là pour vous dans les moments difficiles, vous apportent du réconfort, et vous permettent d'avancer ensemble vers une vie plus équilibrée et épanouie. C pour Community (Communauté) Enfin, il y a la communauté. Si l’appartenance est liée à vos proches, la communauté concerne un réseau plus large : votre quartier, vos collègues, vos associations locales. Une communauté forte est un pilier essentiel de la richesse humaine, car elle offre un soutien collectif, une entraide mutuelle, et un sentiment d'unité qui dépasse les transactions financières. Au sein d’une communauté, chacun peut contribuer, échanger des services, partager des ressources, et renforcer les liens qui forment un véritable filet de sécurité. Participer activement à une communauté, c'est s’investir dans un monde plus interconnecté et solidaire, où la richesse ne se mesure pas seulement par l’argent, mais aussi par l’engagement et le soutien mutuel. Et le petit "s", une Vision Plus Claire et Plus Large : Les 8 Capitaux Au-delà des ABC de la richesse, une approche encore plus complète invite à considérer les multiples formes de capital qui enrichissent nos vies de manière plus globale. Traditionnellement, le capital financier est celui qui nous vient immédiatement à l’esprit. Pourtant, ce cadre de pensée peut nous limiter si nous négligeons les autres capitaux tout aussi essentiels à notre prospérité. Voici un aperçu des 8 capitaux  à considérer dans une quête de richesse holistique : Le capital financier  : L’argent accumulé, nécessaire mais non suffisant pour garantir une véritable indépendance. Le capital matériel  : Les biens physiques que nous possédons et qui soutiennent notre confort et autonomie. Le capital intellectuel  : Nos connaissances, compétences et créativité qui nous permettent de prospérer dans un monde en évolution. Le capital social  : Nos réseaux et connexions, tant personnels que professionnels, qui enrichissent notre résilience. Le capital culturel  : Nos croyances et traditions qui forgent notre identité et créent un sens d’appartenance. Le capital expérientiel  : Les leçons tirées de nos expériences de vie, sources d’apprentissage et de sagesse. Le capital spirituel  : La connexion intérieure qui nous guide vers l’harmonie et l’équilibre. Le capital écologique  : Les ressources naturelles, à préserver pour garantir un avenir durable. Un Méta-Cadre de création de richesse régénérative : La Permacomptabilité Il est également essentiel de reconnaître que ces différentes formes de capital peuvent varier d'un contexte à un autre, tant dans leur forme que dans leur fonds. Pour une organisation qu'elle qu'elle soit, l'idéal est d'impliquer systématiquement une co-définition contextuelle des dimensions inhérentes et sous-jacentes à chaque type de capital à plusieurs échelles : entreprise, coopération territoriale, environnementale (par exemple). En tant que méta-cadre, la permacomptabilité nous offre une approche systémique qui nous aide à évaluer et à équilibrer ces différentes dimensions de richesse dans le design de son projet ou de son modèle, de manière adaptée aux spécificités de celui-ci. Elle nous permet de considérer comment chaque type de capital interagit avec les autres et comment nous pouvons les optimiser sur mesure pour notre épanouissement individuel et collectif. La permacomptabilité encourage une prise de conscience des impacts écologiques, sociaux et économiques de nos actions, nous incitant à adopter des pratiques durables qui favorisent la prospérité à long terme. En intégrant ces principes dans notre quête de richesse, nous ne cherchons pas seulement à accumuler, mais aussi à enrichir notre existence et celle de notre communauté. Réévaluer Votre Richesse L'indépendance financière que nous poursuivons peut paraître incomplète si elle est vue uniquement sous le prisme de l'argent. Pour atteindre une véritable liberté, il est crucial de nourrir ces différentes formes de capital. L'argent est certes important, mais c’est en le combinant avec nos compétences, nos relations et notre engagement dans une communauté que nous bâtissons une vie épanouie et résiliente. Alors, où vous situez-vous dans ces 8 formes de capital ? Comment pouvez-vous enrichir votre vie au-delà du simple argent ? Prenez le temps de réévaluer votre richesse sous toutes ses formes et engagez-vous à construire un capital qui transcende le matériel. Je vous invite à télécharger notre guide support Mon Carnet de Bord Octo-Capital gratuitement pour vous aider à évaluer ces différentes dimensions de la richesse dans votre propre vie. Vous découvrirez ainsi comment renforcer vos capacités, tisser des liens plus forts et bâtir des communautés plus solides pour une vie réellement prospère et équilibrée. Pour aller plus loin, prenons rendez-vous sur ZOOM !

Charles Judes Octobre 2024 "Imaginez à quel point il serait libérateur de cesser de s’inquiéter de ce qui vous manque et de commencer à apprécier ce que vous avez."  Cette pensée résonne profondément, surtout dans un monde où la quête de davantage semble omniprésente. Pour ceux d'entre nous qui cherchent à reconnaître la richesse et l'abondance qui nous entourent, il est essentiel de réfléchir à notre façon de considérer les ressources disponibles. Adopter une perspective qui valorise l'existant peut transformer notre quotidien et notre relation avec ce que nous possédons. Réinventer l’Art de Faire Plus avec Moins L'idée centrale est que les individus tendent à se diviser en deux catégories : ceux qui poursuivent des ressources et ceux qui savent les étirer. Ceux qui poursuivent sont souvent entraînés par la nécessité de « suivre le mouvement » et se concentrent sur l'acquisition, ignorant parfois le potentiel de ce qu'ils détiennent déjà. Ils peuvent tomber dans un schéma de rigidité, persuadés que posséder davantage est la clé du succès. À l’inverse, ceux qui étirent leurs ressources perçoivent le potentiel de ce qu'ils ont sous la main. Ils utilisent leur ingéniosité pour maximiser les résultats avec ce qui est déjà disponible. Malheureusement, les purs « poursuivants » se retrouvent souvent dans un cycle de consommation sans but, déconnectés de l’essentiel. "Un état d'esprit d'étirement (stretching-mind) nous libère de l'anxiété de ne jamais en avoir assez et nous apprend que nous pouvons faire plus que suffisamment avec ce qui est juste ici" - Scott Sonenshein, Stretch Moins Peut Signifier Mieux sur le Chemin vers l’Indépendance Financière Bien que ce sujet ne traite pas directement des finances personnelles, il est surprenant de constater à quel point il est peu exploré dans le contexte de l’indépendance financière. C’est un appel à réfléchir à la façon dont nous pouvons réutiliser, réinventer et redéfinir notre rapport aux ressources pour vivre de manière plus épanouissante. Il est révélateur de constater que l'un des principaux enseignements de ce discours est que nos ressources doivent être valorisées pour leur potentiel. Au lieu de se focaliser sur l’accumulation, il serait bénéfique de chercher des moyens d’utiliser de manière créative ce que nous avons déjà. Un outil visuel sympa de ScottSonenshein.com La Puissance de la Créativité et de l’Ingéniosité Un point fondamental est que presque tout ce qui nous entoure, qu'il soit matériel ou immatériel, a une valeur potentielle , mais cela nécessite souvent une approche proactive. Les personnes qui adoptent cette mentalité créative voient souvent des opportunités là où d'autres ne voient que des obstacles. Elles sont capables de transformer des éléments jugés sans intérêt en quelque chose de précieux. Pour développer cette créativité, il est essentiel de sortir de notre zone de confort. Par exemple, en cuisine, on peut expérimenter avec des ingrédients disponibles plutôt que de suivre à la lettre des recettes. Cela permet de développer non seulement ses compétences culinaires, mais aussi une approche inventive de la vie quotidienne. "Avant de dépenser votre argent durement gagné pour des ressources dont vous pensez avoir besoin, essayez d’innover en créant quelque chose qui remplira la même fonction. Votre imagination est renouvelable, facile à trouver et gratuite. " - Heather Jo Flores, auteur de Food Not Lawns Des Activités pour Stimuler votre Créativité Pour renforcer notre capacité à innover, il peut être utile de se contraindre à ne pas acquérir de nouvelles ressources et à travailler uniquement avec celles dont nous disposons. L'exploration de défis, tels que ceux relevés par des auteurs célèbres, peut nous inciter à réfléchir différemment et à exploiter pleinement notre potentiel. Il existe aussi des outils comme SCAMPER, un modèle de brainstorming qui permet d’explorer les multiples façons d’adapter et de réutiliser ce que l’on a. Cette méthode incite à poser des questions pertinentes sur nos ressources et à envisager de nouvelles perspectives. Par exemple : - Puis-je utiliser cet objet ailleurs, ou comme substitut à quelque chose d'autre ? - Comment pourrais-je adapter ou réajuster cet objet pour servir à un autre usage ? - Que pourrais-je mettre en valeur ou mettre en valeur pour créer plus de valeur dans cet objet ? - À quoi d'autre pourrais-je l'utiliser ? - Quels matériaux, pièces ou idées pourraient être combinés pour l'améliorer ou l'utiliser d'une manière différente ? Vers une Réalisation de Soi en Libérant le Pouvoir de Moins Développer cette mentalité d'optimisation des ressources peut conduire à une plus grande sécurité financière tout en améliorant la qualité de vie. Lorsque nous réalisons que chaque dépense doit répondre à un besoin véritable et que chaque ressource peut être réinventée, nous prenons conscience de notre pouvoir d'action. L'importance de la débrouillardise ne peut être sous-estimée. Elle est essentielle pour bâtir une sécurité financière durable et ouvrir des portes vers de nouvelles expériences. Plus nous nous concentrons sur les ressources et compétences dont nous disposons, plus nous cultivons notre créativité et notre capacité à surmonter les défis. En fin de compte, s'engager dans cette démarche nous permet non seulement de mieux gérer nos ressources, mais également de vivre une vie plus riche et épanouissante. L'art de faire plus avec moins devient alors une source d'inspiration et de transformation personnelle. Voici un Quizz qui pourrait vous intéresser sur l'art de faire plus avec moins : https://scottsonenshein.com/quiz/ Prenons rendez-vous si vous souhaitez en savoir plus sur nos services de coaching ou de bureau d'étude pour votre vie, entreprise, collectif, institution.

Charles Judes Octobre 2024 Alors que j'avance dans mon parcours en création de richesse régénérative, je suis de plus en plus attiré par des formes de richesse résilientes et tangibles. Ces options ne se révèlent pas seulement plus durables à mes yeux, elles apportent également une joie et un sens plus profonds, tout en m'éloignant des dynamiques économiques extractives et déshumanisantes qui marquent tant d'activités humaines. Ce constat m’a conduit à me concentrer sur la culture de véritables réserves de valeur. Mon premier contact avec le concept de réserves de valeur remonte à un cours de design en permaculture il y a environ 7 ans. Je me souviens que l'instructeur soulignait qu’un tracteur, en plus de labourer, pouvait également servir de réserve de valeur pour un agriculteur. Dans ma vie quotidienne, j’ai commencé à adopter une perspective similaire à celle de mon partenaire, qui préfère souvent son vélo à son camion. Pour lui, « penser en vélo » signifie évaluer ses déplacements en fonction de ce mode de transport. J’ai ainsi intégré cette approche à mes efforts de création de richesse, en commençant à réfléchir en termes de réserves de valeur. J'espère que les idées partagées ici vous aideront également à envisager des formes de valeur durables. Qu'est-ce qu'une réserve de valeur ? Une réserve de valeur est un actif capable de maintenir sa valeur dans le temps et pouvant être échangé contre de l'argent, maintenant ou dans le futur. Les personnes averties en matière de création de richesse considèrent souvent ces réserves comme un moyen de diversifier leurs investissements, agissant comme une forme de gestion des risques. En d'autres termes, une réserve de valeur est un actif dont le pouvoir d'achat reste relativement constant. Parmi les exemples les plus courants, on trouve : des objets de collection tels que l'art, les timbres ou le vin, la terre, les métaux précieux, et plus récemment, les cryptomonnaies. L'argent en tant que réserve de valeur : inflation et autres réflexions Dans le domaine des finances personnelles, l’argent est généralement perçu comme une réserve de valeur. Cependant, certains penseurs critiques, comme Brett Scott, auteur du livre The Heretic's Guide to Global Finance: Hacking the Future of Money défendent l’idée que l’argent ne devrait pas être considéré comme une réserve, mais plutôt comme une revendication sur la valeur. D’autres le voient davantage comme une mesure de valeur. On a déjà noté que les réserves de valeur préservent leur pouvoir d'achat. Néanmoins, l'argent, comme l'a souligné Alan Rambaldini dans cet article , peut perdre sa valeur à mesure que le coût des biens et services augmente. L'argent d'aujourd'hui n’achètera pas autant l’année prochaine, une réalité que l’on ne peut ignorer, surtout dans le contexte de l’inflation croissante. Dans un monde où notre trésorerie perd continuellement de sa valeur, réfléchir en termes de réserves de valeur devient particulièrement crucial. En choisissant judicieusement des réserves non monétaires, on peut protéger sa richesse et atténuer les effets de l'inflation. Ce que d'autres cultures peuvent nous enseigner Il apparaît que les populations d'autres pays, notamment celles dont la monnaie est faible, sont plus enclines à penser en termes de réserves de valeur pour se protéger contre l'hyperinflation ou les dévaluations significatives de leur monnaie. Pour elles, il peut être plus sûr de conserver leur richesse sous forme d’actifs divers plutôt que d'argent liquide. Par exemple, en Inde, les femmes portent souvent les économies familiales sous forme de bijoux en or. Cette tradition témoigne d'une compréhension aiguë de la valeur des actifs tangibles. Exemple dans l'émission you tube Minority Mindset . Lors d’une discussion régionale sur l’Afrique, j'ai noté l’importance des formes de richesse moins tangibles, telles que les liens communautaires et familiaux, ainsi que des réserves de valeur plus courantes dans certains pays africains, comme le bétail. Dans ces contextes, la richesse se matérialise souvent à travers des actifs non monétaires, ce que j'appelle les 8 capitaux, voir cet article . Quelles sont les réserves de valeur durables ? Les réserves de valeur traditionnelles, comme les métaux précieux, sont souvent le résultat de processus extractifs néfastes pour la planète. Les ressources naturelles sont épuisées pour les rendre accessibles, sans véritable bénéfice pour l'environnement ou la société. Les pratiques de conservation de la richesse observées dans certaines cultures africaines, telles que l’élevage, sont un exemple de réserve de valeur durable. Le bétail, s'il est bien géré, contribue également à revitaliser les sols, créant ainsi un cercle vertueux de bénéfices environnementaux. La terre elle-même, traditionnellement considérée comme une réserve de valeur, est de plus en plus reconnue. Bill Gates, par exemple, a investi une partie de sa richesse dans des terres agricoles, devenant ainsi l’un des plus grands propriétaires privés de terres aux États-Unis. L’importance de la qualité et de l’entretien Les actifs de qualité ont tendance à mieux conserver leur valeur. Il est donc essentiel de se renseigner sur les marques réputées et d'opter pour des produits de qualité. Par ailleurs, le maintien en bon état de ces actifs est crucial. Si un agriculteur néglige l'entretien de son tracteur, sa valeur diminuera, le rendant moins utile. Cela illustre l'importance de l'entretien, souvent négligée dans notre société moderne. Les actifs génératifs et procréatifs Les actifs génératifs sont des biens durables qui nous aident à produire plutôt qu’à consommer. Ils incluent des outils de jardinage, des équipements de menuiserie, et d'autres ressources qui permettent de créer de la valeur et d'accroître la richesse. Quant aux actifs procréatifs, ils ont la capacité de se reproduire, créant ainsi un cycle positif de richesse. Par exemple, les arbres fruitiers non seulement fournissent des fruits, mais génèrent également de nouveaux arbres, contribuant ainsi à un système de richesse durable. Ne négligez-vous pas les réserves de valeur qui vous entourent ? La valeur des graines a toujours été reconnue. Avant l’émergence des monnaies nationales, les graines constituaient un moyen d’échange courant. La pandémie a ravivé cet intérêt, illustrant l'importance de sauvegarder des semences ouvertes pour maintenir l’autonomie face aux grandes entreprises qui cherchent à breveter des variétés. Les compétences, telles que la réparation de vélos ou l'installation de panneaux solaires, constituent également des réserves de valeur précieuses, capables de générer des revenus bien au-delà de l'investissement initial. Enfin, la communauté représente une forme d’actif alternatif. En cultivant des liens et en partageant nos ressources, nous créons un flux de richesse mutuellement bénéfique. Vers une approche plus holistique de la création de richesse L'argent et les monnaies tendent à devenir de plus en plus numériques et moins tangibles, souvent dépendants d’un système électrique fragile et de dettes accumulées. Face à l’inflation, ces préoccupations prennent de l'ampleur. Les réserves de valeur durables permettent de diversifier nos actifs, renforçant ainsi la résilience de nos efforts de création de richesse. En adoptant cette approche, nous nous concentrons davantage sur l’abondance que sur la rareté. En fin de compte, engager des échanges tangibles avec les membres de notre communauté, réfléchir à des projets de durabilité ou développer nos entreprises est bien plus gratifiant que de s’en tenir à des chiffres sur un écran. Mandala holistique en ligne - design en permaculture appliqué à une entreprise Souhaitez-vous adopter une approche plus globale de la richesse, incluant des réserves de valeur durables et une finance personnelle socialement consciente ? Ensemble, nous pouvons explorer des chemins vers une création de richesse plus résiliente et régénératrice. Quels types de réserves de valeur cultivez-vous dans votre vie ? Contactez-moi : https://calendly.com/charlesjudes/30-minute-meeting?month=2024-10

Charles Judes, septembre 2024 Introduction Dans un monde en perpétuelle transformation, les systèmes de pensée traditionnels tendent parfois à figer notre vision de la réalité, créant des "tunnels de réalité intellectuels". Ces tunnels sont des cadres mentaux rigides qui limitent notre capacité à comprendre et à interagir avec la complexité du monde qui nous entoure. Ils naissent souvent de modèles économiques, sociaux et environnementaux étroits, qui réduisent la complexité à des catégories simplistes et linéaires. La permacomptabilité , un concept novateur, propose un moyen de dépasser ces tunnels de réalité intellectuels en offrant une approche plus holistique et multidimensionnelle de la comptabilité et de la gestion des ressources. Qu'est-ce que la Permacomptabilité ? La permacomptabilité est une méthode comptable inspirée des principes de la permaculture, qui vise à intégrer les dimensions économiques, sociales et environnementales dans une vision systémique. Contrairement à la comptabilité traditionnelle, qui se concentre presque exclusivement sur les flux monétaires et les indicateurs financiers, la permacomptabilité prend en compte les ressources naturelles, humaines et sociales. Elle valorise la durabilité, la régénération des écosystèmes et le bien-être des communautés, en tenant compte des impacts à long terme des décisions humaines. Les Tunnels de Réalité Intellectuels : Un Frein à la Transition Trois Singes Sages : Ne Pas Voir Pas Entendre Pas Parler Les tunnels de réalité intellectuels sont des systèmes de pensée rigides qui découlent souvent des modèles économiques dominants. Par exemple, la vision actuelle de la croissance économique repose sur une logique linéaire de production-consommation, qui fait abstraction des limites écologiques et des besoins humains. Cette vision crée un tunnel dans lequel l'essentiel des décisions se fonde sur des critères financiers immédiats, sans tenir compte des impacts environnementaux et sociaux plus larges. Cela nous conduit à une myopie intellectuelle qui ignore la complexité des systèmes vivants et des interdépendances entre nature et société. La Permacomptabilité pour Dépasser ces Limites La permacomptabilité vise à dépasser ces tunnels en élargissant notre champ de vision et en intégrant des variables qui, jusqu'alors, étaient négligées dans les processus de décision. En adoptant une perspective systémique, elle propose une nouvelle façon d’appréhender les défis de notre époque, en tenant compte des interdépendances entre les différentes dimensions de la réalité. Prendre en compte la complexité des écosystèmes  : Contrairement à une comptabilité purement financière, la permacomptabilité inclut la valeur des écosystèmes et des services environnementaux dans ses bilans. Cela permet d’évaluer les impacts écologiques des activités humaines et d’orienter les décisions vers une régénération plutôt qu’une simple exploitation des ressources. Inclure les relations sociales et humaines  : La permacomptabilité reconnaît que les relations humaines, la cohésion sociale et le bien-être des communautés sont des éléments essentiels à la durabilité. Ces éléments ne sont pas seulement des "externalités", mais des dimensions fondamentales qui influencent la viabilité à long terme des systèmes sociaux et économiques. Évaluer les cycles et les rétroactions  : En se basant sur les principes circulaires de la permaculture, la permacomptabilité prend en compte les effets à long terme des décisions actuelles. Ce modèle permet de comprendre comment chaque choix, qu'il soit environnemental, social ou économique, peut avoir des répercussions sur d'autres aspects du système, même plusieurs années plus tard. Réorienter la Prise de Décision Prendre le temps de se poser à plusieurs dans son tunnel La permacomptabilité offre un cadre pour dépasser les limites imposées par les modèles comptables classiques, souvent trop linéaires et simplificateurs. Elle réoriente la prise de décision stratégique vers une vision plus holistique, où les interactions entre les différents capitaux (vivant, intellectuel, financier, etc.) sont prises en compte de manière équilibrée. Par exemple, une entreprise qui adopte la permacomptabilité ne se contentera plus d’évaluer la rentabilité immédiate d’un projet, mais prendra également en compte ses impacts environnementaux à long terme, ainsi que son influence sur le bien-être de la communauté locale. Cette approche favorise des choix plus durables et responsables, capables de s’adapter aux défis complexes du XXIe siècle. Conclusion : Dépasser les Tunnels de Réalité Intellectuels pour une Transformation Globale En nous aidant à dépasser les tunnels de réalité intellectuels, la permacomptabilité nous offre une opportunité de transformation profonde. Elle élargit notre compréhension du monde en nous permettant de voir au-delà des catégories rigides qui ont structuré nos sociétés et nos économies. A l'aide d'un nouveau prisme de réalité, nous pouvons envisager des modèles de développement plus équitables, durables et respectueux des limites planétaires. La permacomptabilité permet ainsi d’ouvrir la voie vers une gestion des ressources plus résiliente, où l’humain, la nature et l’économie coexistent en harmonie. Ce modèle transcende les anciennes façons de penser, nous guidant vers une ère où la complexité du monde n'est plus une contrainte, mais une richesse à valoriser. En savoir plus : www.designpermacomptable.com

Charles Judes, Septembre 2024 Quelques définitions avant de commencer : Transcendantale  : Ce terme fait référence à quelque chose qui dépasse l'expérience ordinaire ou qui va au-delà des capacités humaines normales de compréhension. En philosophie, surtout chez Kant, la « transcendance » évoque des conditions qui permettent la connaissance et l'expérience, mais qui sont elles-mêmes hors de portée directe de l'expérience humaine. Obscurité  : L'obscurité, dans ce contexte, ne signifie pas simplement « ténèbres » au sens physique, mais plutôt une forme d'inaccessibilité ou d'incompréhension intellectuelle. C’est ce qui est difficile à saisir, à éclaircir ou à comprendre pleinement. Introduction La complexité, dans son essence la plus pure, se manifeste comme un réseau intriqué de relations et d’interactions, où chaque élément est à la fois cause et effet, et où les significations évoluent de manière fractale et non linéaire. Cette complexité transcendantale défie les tentatives humaines de représentation et de compréhension. Le langage, en tant qu’outil de conceptualisation, se trouve pris dans une spirale d’autoreproduction où chaque terme est à la fois porteur de sens et générateur de nouvelles significations, rendant l’appréhension d’un système complexe non seulement difficile, mais souvent impossible. Face à ce défi, il devient très opportun de développer des outils qui permettent de naviguer dans cet océan d’interdépendances et d’émergences. C’est ici qu’intervient la représentation simplexe de la Permacomptabilité™ , une approche innovante qui vise à rendre la complexité plus accessible à la prise de décision stratégique tout en respectant la profondeur de ses dynamiques sous-jacentes. 1. La Complexité : Une Obscurité Transcendantale Insondable La complexité, loin de se réduire à une juxtaposition d’éléments hétérogènes, s’inscrit dans une dynamique diachronique et synchronique où chaque variable interagit à la fois comme cause, effet et réitération d’elle-même, formant une cartographie sémantique non-euclidienne dont les contours fluctuent continuellement selon des lois inaccessibles à la conscience humaine. L'essence même de la complexité réside dans la discontinuité topologique des relations entre ses composants, chaque nœud conceptuel opérant comme un vortex polyréférentiel dont la valeur sémantique est soumise à des métamorphoses perpétuelles, émergeant et se résorbant dans des espaces interstitiels d'énonciation. Le langage que nous utilisons pour conceptualiser la complexité est lui-même pris dans une spirale d’autoreproduction fractale, où chaque mot, chaque symbole, chaque signe est à la fois un énoncé et une rétroaction, un microcosme de relations signifiantes se recomposant à l’infini. Cette résonance sémantique, oscillant à travers les différentes strates d’un champ de significations toujours en expansion, perturbe la structure même du sens, qui devient évanescent à mesure qu’on tente de le cerner. L’énoncé, au lieu d’être porteur d’une signification univoque, se transforme en un espace de résonance, de diffraction du sens, où chaque interprétation produit de nouvelles ramifications et décentre le point de focalisation initial. Cette complexité n’est pas seulement structurelle, mais méta-structurelle : elle englobe non seulement les relations entre éléments, mais aussi les relations entre ces relations, et les relations entre les relations de ces relations, engendrant une cascade de méta-niveaux sémantiques où la tentative de saisir l’ensemble échoue par principe. L’esprit humain, dans son effort de modélisation, se trouve pris dans un vortex de contradictions internes, où chaque effort pour réduire la complexité à une compréhension logique ou cartésienne multiplie les couches de paradoxes, rendant la perception d’un tout absolument insaisissable. Il existe une imbrication non seulement des composants structurels, mais des temporalités du sens, créant une temporalité sémantique non linéaire où passé, présent et futur ne sont plus dissociables, chaque instant de compréhension reconfigurant rétroactivement l’ensemble de la structure conceptuelle. Les relations de causalité deviennent ainsi cycliques, non seulement dans le domaine de la signification, mais également dans celui de l’articulation ontologique des objets eux-mêmes. La complexité sémantique atteint ici un niveau d’enchevêtrement tel qu’elle se déploie au-delà des capacités cognitives humaines, non seulement parce que le nombre de variables est trop élevé, mais parce que ces variables sont prises dans une boucle récursive où elles se redéfinissent mutuellement à l’infini, formant ainsi une matrice inextricable d’autocorrélation. Toute tentative de captation devient une opération aporétique, un mouvement sans fin vers un horizon qui se dérobe constamment sous le poids de ses propres redéfinitions. Ainsi, la complexité, dans son essence la plus pure, transcende toute capacité de formulation, engendrant une incommensurabilité intrinsèque qui rend impossible toute clôture conceptuelle. Le sens, comme un spectre insaisissable, danse à la lisière de l’intelligible, dissolvant toute tentative de saisie définitive dans une prolifération infinie d’interconnexions en perpétuel devenir. PS : Avez-vous tout compris ? Promis, cela sera plus simple après ! 2. La Représentation Simplexe Permacomptable de la Complexité pour les Décisions Stratégiques La notion de complexité, dans son expression multidimensionnelle, exige de nouveaux paradigmes de représentation pour permettre aux décideurs stratégiques d'interagir avec des systèmes profondément interconnectés. Dans ce contexte, la représentation simplexe permacomptable  offre un cadre conceptuel radicalement innovant, visant à simplifier sans trahir la profondeur inhérente des dynamiques complexes. Il s'agit d'une approche qui combine la géométrie du simplexe et la logique permacomptable pour modéliser les multiples dimensions de la complexité, tout en rendant ces dimensions accessibles à la prise de décision. Le simplexe , en tant que structure géométrique, se définit comme une extension multi-dimensionnelle du triangle, capable de représenter des relations complexes entre plusieurs variables interdépendantes. Dans ce modèle, chaque sommet du simplexe correspond à une dimension spécifique (facteurs économiques, sociaux, écologiques, technologiques, etc.), et les interactions entre ces dimensions sont visualisées par des faces, arêtes et volumes qui expriment des compromis ou des synergies. Contrairement aux modèles linéaires qui décomposent les relations en chaînes causales directes, la géométrie du simplexe permet de représenter les interdépendances simultanées, offrant ainsi une cartographie où chaque décision stratégique influence plusieurs dimensions à la fois. Ce cadre structurel est essentiel pour capturer les comportements émergents des systèmes complexes, tout en maintenant une représentation visuelle intuitive qui favorise une compréhension intégrée. La logique permacomptable  dépasse la comptabilité traditionnelle en introduisant une méthode d'évaluation dynamique et circulaire, s’inspirant des principes de la permaculture. Dans cette approche, chaque décision est évaluée non seulement selon ses impacts immédiats, mais aussi en fonction de ses effets récurrents et rétroactifs sur le système dans son ensemble. Cela inclut des variables non-financières comme les flux d’information, l'énergie, les ressources environnementales et les relations sociales. Méthodologie VOBREDIMET La Permacomptabilité™ fonctionne comme un processus d’équilibrage dynamique, où chaque décision stratégique est soumise à une auto-évaluation itérative prenant en compte les rétroactions à long terme. Ce mécanisme permet d’identifier les points d’inflexion ou les seuils critiques au-delà desquels de petites variations dans un facteur peuvent entraîner des conséquences disproportionnées dans d'autres parties du système. La complexité n’est pas simplement mesurée en termes de quantité de variables, mais en termes de la densité et du poids de leurs interconnexions. Ceci entre pleinement en phase avec la cosmologie indigène Bribris (Costa Rica), une communauté qui mesure en permanence l'équilibre des réalités autour des besoins. Par exemple, des événements communautaires sont systématiquement organisés afin de réaligner les relations entre les membres de la communauté, la nature et les ancêtres, en veillant à maintenir une harmonie cosmologique. Ces événements rituels et spirituels, tels que les cérémonies de la "Casa Cósmica" (Maison Céleste), jouent un rôle fondamental dans la gestion de l'équilibre des ressources et des besoins humains, selon une vision holistique où l'interdépendance entre le spirituel, le social et l'environnemental est centrale. La complexité devient alors simplexe, du fait de la réduction à des principes fondamentaux d’harmonie et de réciprocité. La notion de "simplexe" implique que, bien que le système soit complexe dans ses interrelations, il se gouverne par des règles simples et profondes qui facilitent sa compréhension et son intégration (capabilités). En cela, la cosmologie indigène et la Permacomptabilité™ se rejoignent, toutes deux cherchant à intégrer des variables multiples en un tout cohérent, où chaque élément trouve sa juste place. Cette approche souligne l'importance de l’autorégulation et de la résilience. Plutôt que de tenter de contrôler tous les aspects du système, il s’agit d’identifier les pivots critiques – des points de connexion clé dans l’écosystème – où de petites interventions peuvent avoir des effets amplifiés sur l’ensemble. C'est ce que les Bribris appellent le "réglage cosmique", un ajustement permanent des relations entre les forces naturelles, humaines et spirituelles pour maintenir l’équilibre à long terme. Représentation de la cosmologie des indiens bribris (Costa Rica), la base du maintien culturel de l'équilibre communautaire (humain et non-humains) Dans un Centre de Transition ou Écosystemic Living Lab Permacomptable (en savoir plus en cliquant ici ), cette vision est traduite en pratique à travers des cycles d'évaluation et de rétroaction réguliers. Par exemple, lorsqu’une communauté décide d’introduire une nouvelle pratique agricole ou énergétique, elle suit une démarche inspirée par ces principes de réciprocité et d’équilibre. Chaque innovation est testée non seulement en termes de rentabilité immédiate, mais aussi par rapport à ses impacts sur l’équilibre social et écologique, à travers des indicateurs multi-dimensionnels, les fameux 8 capitaux. Dans ce cadre, chaque décision stratégique adoptée par un Écosystemic Living Lab 8 Capitaux est sujette à des cycles de réévaluation et d’ajustement. Ces cycles sont basés sur des données quantitatives (comme la consommation d'énergie ou les émissions de CO2) mais aussi qualitatives (telles que les perceptions et ressentis des membres de la communauté). La permacomptabilité favorise ainsi un apprentissage collectif où chaque itération du processus est une opportunité d’amélioration. À chaque étape, de nouvelles informations sont prises en compte, garantissant que le système ne soit jamais figé et puisse s’adapter aux nouvelles réalités environnementales et sociales. Cette co-création continue permet de générer des solutions qui ne sont pas simplement des réponses techniques aux problèmes locaux, mais des transformations culturelles profondes qui s’alignent avec les valeurs de durabilité et de régénération. Les Écosystemic Living Labs deviennent alors des espaces où les communautés locales peuvent non seulement expérimenter de nouvelles pratiques écologiques, mais aussi revisiter et réinventer leurs propres systèmes de valeurs, en cherchant des réponses éthiques et durables aux défis contemporains. 3. Synthèse simplexe pour faciliter la mise en action : simplexité permacomptable et prise de décision stratégique Vidéo de présentation à HEC Transition 2024 Comme nous pouvons le voir dans la vidéo ci-dessus, la combinaison du modèle géométrique du simplexe  et de la Permacomptabilité™  crée un cadre novateur permettant de saisir la complexité systémique sans réduire ses multiples dimensions à des approches linéaires ou simplistes. Le simplexe, en tant qu'outil visuel multi-dimensionnel, permet de représenter les interdépendances entre différents facteurs (économiques, écologiques, sociaux, etc.), tandis que la Permacomptabilité™ introduit une méthode dynamique d'auto-apprentissage et dont d'auto-évaluation itérative. Cela favorise une prise de décision stratégique qui tient compte des effets de rétroaction et des impacts systémiques à long terme. Ce modèle hybride facilite la compréhension des systèmes complexes en offrant aux décideurs une visualisation intuitive de leurs décisions et de leurs conséquences à travers des cycles d'itération. En effet, au lieu d’analyser chaque dimension de manière isolée, la simplexité permacomptable  permet d’identifier les points d'inflexion où de petites variations peuvent avoir des effets exponentiels dans d'autres dimensions du système. Cette approche est particulièrement pertinente dans les Écosystemic Living Labs  ou Centres de Transition Holistiques qui commencent à émerger un peu partout dans le monde, où les communautés locales expérimentent des pratiques durables basées sur des indicateurs multi-dimensionnels tels que les huit capitaux (vivant, matériel, social, culturel, etc.). En utilisant ce modèle, les décisions stratégiques sont soumises à des cycles continus de réévaluation et d'amélioration. Par exemple, une décision concernant l’utilisation des ressources naturelles dans un centre peut être modélisée dans un simplexe à plusieurs dimensions (a minima environnementale, sociale, économique). En prenant en compte les rétroactions entre ces dimensions à travers les cycles de Permacomptabilité™, les décideurs sont en mesure de faire des ajustements qui minimisent les risques de perturbation et maximisent la résilience globale. Conclusion La complexité transcendantale, souvent perçue comme une réalité insaisissable et aporétique (voir définition ici ), trouve dans l’approche simplexe de la Permacomptabilité™  une réponse pragmatique et opératoire. En combinant la puissance visuelle du simplexe avec la rigueur dynamique de la Permacomptabilité™, cette méthode permet aux décideurs de naviguer dans la complexité systémique avec une vision plus holistique, flexible et résiliente. Cette approche offre un outil précieux pour anticiper et gérer les défis contemporains dans des environnements profondément interconnectés et en perpétuelle évolution. En rendant accessible l’intrication des dimensions écologiques, sociales et économiques, la simplexité permacomptable transforme la complexité abstraite en un cadre concret de gestion stratégique. Elle ouvre ainsi la voie à des pratiques de gouvernance éthique, durable et véritablement adaptées aux réalités complexes du XXIe siècle. Découvrez notre blog, nos ressources, nos modes opératoires en cliquant sur le lien : www.designpermacomptable.com