Charles Judes, novembre 2024
Source : Vegetal City Luc Schuiten
La transition vers une économie régénérative n'est plus une tendance, mais une nécessité impérieuse pour la survie et la prospérité des entreprises dans le contexte écologique actuel. Dans cette perspective, le concept de double matérialité émerge comme un cadre essentiel pour les dirigeants souhaitant s’aligner avec des pratiques responsables et durables. Alors que la matérialité financière a traditionnellement guidé les décisions stratégiques, la double matérialité vient enrichir cette approche en prenant en compte les impacts environnementaux, sociaux et sociétaux, mais aussi leur influence croisée sur la performance de l’entreprise.
Dans cet article, nous explorerons comment la double matérialité peut être utilisée comme levier de gouvernance pour optimiser la gestion des ressources, réduire les risques et engager une dynamique positive dans la chaîne de valeur. En fin de compte, c’est un véritable changement de paradigme dans la gouvernance d’entreprise, permettant un pilotage plus robuste et résilient, fondé sur une compréhension profonde des impacts bilatéraux de chaque décision.
La Double Matérialité : Définition et Contexte
La double matérialité est une extension du concept de matérialité qui va au-delà des seules conséquences financières directes pour l'entreprise. Alors que la matérialité financière se concentre sur les éléments ayant un impact financier pour les investisseurs et les parties prenantes internes, la double matérialité intègre également les répercussions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) de l’activité de l’entreprise, tant en interne qu'en externe.
Pour illustrer la différence :
Matérialité financière (ou matérialité simple) : Un aspect est considéré comme matériel s'il a un impact direct sur la valeur de l'entreprise, les profits, ou les performances économiques immédiates : les questions de durabilité qui peuvent avoir des impacts positifs (opportunités) ou négatifs (risques) sur la performance financière de l’entreprise (on parle de vision “Outside-In”).
Double matérialité (ou matérialité d’impact) : Un aspect est matériel non seulement pour l'entreprise (au niveau financier) mais également pour ses parties prenantes externes, pour la société et l'environnement (matérialité environnementale et sociale) : les impacts négatifs ou positifs de ses activités de l’entreprise sur son environnement économique, social et naturel (vision “Inside-Out”).
Ce cadre s’impose de plus en plus comme le modèle de référence pour les entreprises en quête de pérennité, de résilience et de légitimité face aux défis globaux.
Pourquoi Adopter la Double Matérialité ?
Répondre aux Exigences Réglementaires Croissantes
Dans plusieurs régions du monde, comme l'Union Européenne, la réglementation pousse les entreprises à déclarer non seulement leurs performances financières, mais aussi leurs impacts environnementaux et sociaux. La directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), par exemple, impose aux entreprises de toutes tailles de présenter leurs risques et opportunités liés aux enjeux ESG selon un cadre de double matérialité. En intégrant cette approche, les entreprises se préparent non seulement aux exigences réglementaires actuelles, mais anticipent aussi les évolutions futures qui privilégieront toujours davantage les acteurs responsables.
Accroître la Résilience Face aux Risques Environnementaux et Sociétaux
Le monde des affaires n’est pas hermétique aux crises environnementales ou sociales. Les incendies, les pandémies, la raréfaction des ressources, et les troubles sociaux affectent inévitablement la continuité opérationnelle des entreprises. La double matérialité aide les dirigeants à cartographier ces risques « externes » en lien direct avec leurs pratiques. Comprendre l'impact des décisions sur l’environnement et la société et, en retour, comment ces facteurs affectent la pérennité de l’entreprise permet de bâtir une résilience face aux crises, une stratégie devenue cruciale dans une économie globale volatile et changeante.
Améliorer la Performance à Long Terme en Adoptant une Vision Holistique
La double matérialité intègre la logique selon laquelle le bien-être de l'entreprise est intrinsèquement lié à la santé du système qui la soutient : la société et la planète. En renforçant la relation entre l’entreprise et son écosystème, en adoptant des pratiques de durabilité dans la chaîne d'approvisionnement ou en réduisant les émissions de carbone, les entreprises s'alignent avec les attentes de plus en plus pressantes des parties prenantes. Cela permet non seulement d’optimiser la performance à long terme, mais aussi de répondre à une demande accrue pour des entreprises ayant un rôle positif dans la société.
Fidéliser et Engager les Parties Prenantes
La double matérialité ne concerne pas seulement les décisions financières, mais aussi l’alignement des valeurs. En adoptant un cadre de gestion qui prend en compte les intérêts de tous les acteurs (clients, employés, partenaires locaux), l’entreprise renforce la cohérence de sa culture interne et suscite l’adhésion des parties prenantes. Cela favorise une meilleure rétention des talents, un engagement accru des clients, et une légitimité renforcée aux yeux de la société civile.
La Double Matérialité dans la Pratique : La Matrice de Matérialité
Quelques Exemples Concrets d’Application
Source : Goodwill management
Exemple de désengagement des employés : Une entreprise ayant des taux de désengagement élevés peut constater que ses employés ne se reconnaissent pas dans ses valeurs environnementales ou sociales. Cela peut engendrer des coûts cachés en termes de productivité et de turnover. En intégrant cette problématique dans sa matrice, elle peut mieux comprendre les attentes de ses collaborateurs et orienter ses initiatives de responsabilité sociale pour améliorer leur engagement.
Exemple d’équipe sportive : Une équipe de football peut découvrir qu’en raison d’un faible investissement dans la formation et le bien-être de ses joueurs, sa performance est impactée. Ce constat pourrait influencer son choix d’investir davantage dans des programmes d’accompagnement pour les sportifs, visant ainsi une amélioration du capital humain.
La Double Matérialité en Pratique
La double matérialité est souvent intégrée à travers une matrice de matérialité qui classe les enjeux ESG en fonction de leur importance relative pour les parties prenantes internes (employés, actionnaires, etc.) et externes (communautés, environnement, consommateurs).
Comment se préparer à l’analyse de Double Matérialité ?
Étape 1 : Identifier les enjeux à analyser
Les enjeux à examiner pour l’analyse de double matérialité sont listés dans les ESRS. Ces enjeux se déclinent en sous-enjeux et sous-sous-enjeux, et il est important d’analyser chacun d’eux. Dans les prochains mois, l’EFRAG continuera de publier des directives détaillant la réalisation de cette analyse, y compris le niveau de granularité nécessaire (enjeux, sous-enjeux, sous-sous-enjeux). Plus le niveau de détail est fin, plus l’analyse devient exploitable (voir https://www.efrag.org/en/sustainability-reporting/esrs-workstreams)
À noter : toutes les entreprises soumises à la CSRD devront communiquer sur les enjeux de l’ESRS 2. Il n’est donc pas nécessaire de les inclure dans l’analyse de double matérialité.
Étape 2 : Consulter les parties prenantes
Bien que non obligatoire selon la CSRD, la consultation des parties prenantes est fortement recommandée pour l’élaboration de la matrice de double matérialité.
Elle permet d’affiner l’identification des enjeux les plus pertinents pour l’entreprise et présente plusieurs avantages :
Anticiper les controverses et identifier des opportunités
Bénéficier d’une perspective élargie des enjeux ESG
Détecter et exploiter des signaux faibles
Engager ou renforcer le dialogue avec les parties prenantes
Ajuster la stratégie de l’entreprise
Pour structurer cette consultation, myDPC-DESiGN recommande les étapes suivantes :
Établir une liste complète des parties prenantes concernées.
Évaluer le caractère stratégique de chaque partie prenante via deux questions : « Quel est l’impact de mon activité sur cette partie prenante ? » et « Comment cette partie prenante influence-t-elle l’organisation ? » Ces réponses peuvent alimenter une cartographie des parties prenantes.
Associer chaque partie prenante aux enjeux ESG correspondants.
Recueillir des données via des canaux adaptés (conférences, entretiens, etc.), en respectant le RGPD.
Clarifier les objectifs et enjeux aux parties prenantes pour une communication transparente des résultats.
Étape 3 : Utiliser la méthodologie de l’EFRAG pour évaluer la matérialité des enjeux
L’EFRAG a publié en janvier 2022 une méthodologie d’évaluation de la matérialité sous la forme d’une grille d’analyse, avec des précisions supplémentaires à venir sur la double matérialité.
Chaque enjeu est analysé sous deux angles de matérialité :
Matérialité d’impact, qui comprend :
Qualité de l’impact (positif ou négatif)
Type d’effet (avéré ou potentiel)
Gravité de l’impact, évaluée selon trois critères : importance (scale), portée (scope, incluant étendue géographique et populations affectées), et possibilité de remédiation
Probabilité d’occurrence
Matérialité financière, avec les critères suivants :
Qualité de l’enjeu (positif ou négatif)
Importance (scale)
Probabilité d’occurrence
En complément, l’analyse doit couvrir trois horizons temporels : court terme (moins d’un an), moyen terme (1 à 5 ans), et long terme (plus de 5 ans). Un système de notation (par exemple de 1 à 5) permet de quantifier l’importance, l’étendue et la remédiation. Lorsque l’intensité dépasse un certain seuil, l’enjeu est jugé matériel ; ce seuil doit être justifié.
Enfin, les résultats doivent être consolidés en pondérant les données selon le nombre de parties prenantes consultées et la taille de chaque entité du groupe.
Étape 4 : Mettre en forme l’analyse de matérialité
L’EFRAG n’impose pas de format spécifique pour l’analyse de double matérialité. Les entreprises ont le choix entre divers formats : texte, illustrations graphiques, tableaux détaillés ou matrice, cette dernière étant le format privilégié pour l’analyse de matérialité standard.
Exemple :
Source : Goodwill management - Exemple de matrice de matérialité simple de RATP
Mesurer la Robustesse des 8 Capitaux de la permacomptabilité dans le Cadre de la Double Matérialité
Dans une économie régénérative, la double matérialité doit permettre d’optimiser les 8 capitaux : vivant, matériel, intellectuel, culturel, individuel (ou spirituel), financier (ou monétaire), social, et politique (ou expérientiel). L'objectif est d'analyser non seulement comment ces capitaux influencent la valeur de l'entreprise, mais aussi comment les activités de l'entreprise impactent positivement ou négativement chacun d'eux.
Quelques Exemples Concrets :
Capital vivant : Une entreprise agricole qui utilise des pratiques régénératives pour préserver la biodiversité. Ce choix stratégique réduit les risques de dégradation environnementale et améliore la résilience de l’écosystème local.
Capital intellectuel : Une société technologique qui investit dans la recherche et l’innovation sur les énergies renouvelables non seulement pour créer un avantage concurrentiel, mais aussi pour réduire son empreinte carbone.
Capital social : En intégrant les attentes des communautés locales dans sa gouvernance, une entreprise minière limite les conflits potentiels et soutient le développement local, consolidant ainsi son acceptation sociale.
La Matrice d'intégration 360° des 8 capitaux
8 Capital 360° Integration Matrix - Les cases bleu foncé montrent des interactions fortes ou des contributions significatives entre les capitaux, alors que les cases rouge signalent des interactions faibles ou peu significatives. Les cases blanches montrent l'absence d'interactions.
L'intégration des huit capitaux dans le processus d'analyse de double matérialité selon les normes EFRAG renforce la méthodologie en ajoutant des dimensions supplémentaires pour l’évaluation des impacts, la consultation des parties prenantes et le suivi des résultats.
Avec la Matrice d'intégration 360° des 8 capitaux, votre organisation bénéficie d'un modèle stratégique innovant qui vous permet d’évaluer et de gérer de manière holistique les impacts de vos activités à travers huit dimensions essentielles : vivant, matériel, intellectuel, culturel, individuel, financier, social, et expérientiel. Cette approche systémique permet d’appréhender la complexité des enjeux contemporains en intégrant non seulement les facteurs économiques et environnementaux, mais aussi les dimensions sociales, culturelles et humaines. En reliant ces huit capitaux, la matrice favorise une vision globale et interconnectée qui aide à identifier des leviers d’action pour renforcer la durabilité, la résilience et la responsabilité sociale. Elle constitue ainsi un outil précieux pour les organisations souhaitant adopter une démarche éthique et durable, en équilibrant les besoins des parties prenantes tout en maximisant l'impact positif à long terme.
Guide de Mise en Œuvre de la Matrice d'Intégration 360° des 8 Capitaux
La Matrice d'Intégration 360° des 8 Capitaux représente une approche innovante pour évaluer et gérer les enjeux de durabilité d’une organisation. Elle s’appuie sur une analyse multidimensionnelle en prenant en compte huit capitaux essentiels : vivant, matériel, intellectuel, culturel, individuel, financier, social, et expérientiel. Cette matrice permet d’adopter une vision systémique et transversale des impacts d’une organisation sur son environnement et ses parties prenantes.
Ce guide de mise en œuvre vous accompagnera dans l’intégration opérationnelle de cette matrice pour une gestion de la durabilité, de la responsabilité sociale et de la performance à 360°, en favorisant une approche intégrée et holistique.
Étape 1 : Comprendre les 8 Capitaux
Chaque capital représente un domaine d'impact clé qui doit être pris en compte dans l’analyse des enjeux ESG (Environnementaux, Sociaux, et Gouvernance) de votre organisation. Voici un aperçu des 8 capitaux :
Capital Vivant :
Définition : L’ensemble des ressources naturelles et biologiques, y compris la biodiversité, les écosystèmes et le climat.
Point fort : Permet de mesurer l'impact environnemental de l’organisation sur la nature et de définir des stratégies pour préserver la biodiversité.
Capital Matériel :
Définition : Les infrastructures physiques, les ressources matérielles et les actifs tangibles.
Point fort : Aide à évaluer les investissements en actifs physiques et leur durabilité à long terme.
Capital Intellectuel :
Définition : Le savoir-faire, les brevets, les marques, les technologies et la capacité d'innovation.
Point fort : Favorise l’évaluation des capacités innovantes et l’utilisation stratégique des connaissances au sein de l’organisation.
Capital Culturel :
Définition : La culture organisationnelle, les traditions, les valeurs, et le capital immatériel lié à l’identité collective.
Point fort : Permet de mesurer l’impact des pratiques culturelles sur l’engagement des parties prenantes et l'alignement des valeurs avec les objectifs de durabilité.
Capital Individuel :
Définition : Les compétences, les talents, les expériences et la santé des individus dans l’organisation.
Point fort : Met l'accent sur le bien-être, la formation, et le développement personnel pour maintenir une organisation agile et résiliente.
Capital Financier :
Définition : Les ressources financières, les revenus, les investissements et les flux de trésorerie.
Point fort : Permet de lier les objectifs de durabilité aux performances économiques, assurant la viabilité à long terme des initiatives ESG.
Capital Social :
Définition : Les relations interpersonnelles et la confiance entre les parties prenantes internes et externes.
Point fort : Prend en compte les effets des actions de l’organisation sur les communautés, les réseaux sociaux, et l'engagement des parties prenantes.
Capital Expérientiel :
Définition : L’expérience vécue par les parties prenantes, qu’il s’agisse des clients, employés, ou partenaires, au contact de l’organisation.
Point fort : Permet de mesurer l'impact émotionnel et expérientiel des produits, services ou actions de l’organisation, créant une connexion durable avec les parties prenantes.
Étape 2 : Cartographier les Enjeux et Identifier les Priorités
L’objectif est de cartographier les enjeux au sein de chacun des 8 capitaux. Cela se fait en répondant aux questions suivantes :
Quels enjeux spécifiques influencent chaque capital ?
Quels sont les impacts internes et externes associés à chaque capital ?
Comment chaque capital interagit-il avec les autres dans le contexte de durabilité ?
Point fort de cette approche :
L’intégration des 8 capitaux vous permet de croiser les impacts à différents niveaux et de garantir une vision interconnectée et systémique des enjeux, contrairement à une approche linéaire qui pourrait négliger des interactions complexes.
Étape 3 : Impliquer les Parties Prenantes et Collecter des Données
Un des éléments centraux pour une mise en œuvre réussie de la Matrice 360° est la consultation des parties prenantes (internes et externes). Cette étape permet d’affiner la pertinence des enjeux identifiés et d’intégrer des perspectives variées dans l’évaluation des 8 capitaux.
Qui sont les parties prenantes concernées ?
Quels sont les impacts perçus de l’organisation sur chaque capital ?
Quels sont les signaux faibles à détecter ?
Point fort :
Cette consultation enrichie permet de détecter des enjeux non anticipés et de maximiser la pertinence de l’analyse à partir de données diversifiées et contextuelles.
Étape 4 : Évaluer l’Impact et la Matérialité des Enjeux
À ce stade, vous allez évaluer la matérialité des enjeux identifiés en prenant en compte les impacts sur les 8 capitaux.
Vous pouvez utiliser des critères qualitatifs et quantitatifs pour évaluer :
L’importance et l’intensité de chaque enjeu.
L'étendue géographique et les populations affectées.
La possibilité de remédier aux impacts.
Les horizons temporels des enjeux (court, moyen, et long terme).
Point fort :
L’analyse selon les 8 capitaux permet une évaluation multidimensionnelle qui donne une meilleure image de la durabilité de l’organisation à court et long terme. En prenant en compte des critères plus larges que les traditionnels enjeux financiers et environnementaux, vous obtenez une approche complète et cohérente.
Étape 5 : Intégrer les Résultats dans la Stratégie de l’Organisation
Les résultats de la matrice doivent être utilisés pour ajuster la stratégie organisationnelle en matière de durabilité. Ce processus inclut :
La définition des objectifs prioritaires pour chaque capital, et de Kpis pour la gestion de projet.
La mise en place d’une gouvernance inclusive pour intégrer les enjeux dans les décisions stratégiques.
La surveillance continue des performances à travers des indicateurs de durabilité spécifiques aux 8 capitaux.
Point fort :
L’intégration complète des résultats dans la stratégie permet de garantir que l’organisation répond de manière proactive aux enjeux de durabilité à l’échelle de tous ses capitaux, assurant une durabilité à long terme.
Étape 6 : Suivi et Amélioration Continue
La mise à jour régulière de la matrice et du suivi des 8 capitaux est essentielle pour s’adapter aux changements internes et externes.
Quels progrès ont été réalisés ?
Quels ajustements sont nécessaires pour renforcer la durabilité des 8 capitaux ?
Point fort :
Le processus d’amélioration continue permet d’ajuster les actions de manière dynamique, en adaptant les pratiques aux nouvelles réalités et en maximisant l’impact positif sur tous les capitaux.
D'un point de vue pragmatique, il ressort que la Matrice d'Intégration 360° des 8 Capitaux offre une approche innovante, complète et holistique pour gérer les enjeux ESG et guider les organisations vers une durabilité intégrée et résiliente. En permettant d’évaluer simultanément l'impact sur les aspects financiers, sociaux, environnementaux et immatériels, elle fournit un cadre robuste pour prendre des décisions éclairées, tout en renforçant l'engagement et la collaboration avec les parties prenantes.
En adoptant cette matrice, votre organisation pourra non seulement répondre aux exigences réglementaires, mais aussi se positionner comme un leader visionnaire en matière de durabilité et de responsabilité sociétale.
Les Défis et Opportunités de la Double Matérialité
Intégrer la double matérialité au pilotage stratégique de l’entreprise n’est pas sans défis. Il s'agit d’un processus complexe, demandant une collecte de données et une analyse des perceptions qui ne sont pas toujours aisées à quantifier. Cependant, les opportunités qui en découlent sont multiples : une meilleure gestion des risques, une relation plus harmonieuse avec les parties prenantes, et une performance financière stable à long terme.
Conclusion : La Double Matérialité, Une Boussole pour l'Avenir
Dans un contexte de transition écologique et sociétale, la double matérialité devient un outil essentiel pour naviguer dans les complexités de l’économie moderne. En prenant en compte les impacts croisés de ses décisions, l’entreprise s’engage dans une démarche plus holistique et plus robuste de gestion. Elle ne se contente plus de piloter pour la rentabilité à court terme, mais vise une prospérité partagée et durable.
En embrassant la double matérialité, les entreprises peuvent redéfinir leur mission, non plus seulement pour la croissance financière, mais pour une régénération de leur écosystème, ouvrant ainsi la voie vers une économie véritablement durable.
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