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Biorégionalisme et Permacomptabilité

Vers une Résilience Locale

En permaculture, comme dans bien d'autres domaines, le facteur humain est à la fois le plus complexe et le plus passionnant. Ce n’est pas suffisant de disposer d’une méthode efficace pour créer de nouveaux paysages naturels et humains ; encore faut-il transmettre la bonne information de manière appropriée, aux bonnes personnes et au bon moment. Les possibilités d'un avenir durable sont bien réelles et identifiées, mais serons-nous capables de les mettre en œuvre ? Arriverons-nous à cultiver notre « jardin intérieur » pour faire évoluer notre vision du futur ? Pourrons-nous anticiper les crises et placer les intérêts de l'humanité au-dessus de ceux d'une minorité ?

 

Seul l’avenir nous le dira, mais chacun peut agir dès aujourd’hui, à son échelle.

Des communautés qui partagent une même éthique
 

Créer un groupe local de permaculture, comme le propose ici my-DPC DESiGN, permet de tisser des liens avec des personnes partageant une vision commune. Ces groupes de permaculture sont essentiellement des communautés d’apprentissage où les membres acquièrent des connaissances et partagent leurs expériences. Ce type de groupe permet d’échanger des informations sur les systèmes qui fonctionnent dans l’environnement local, tout en forgeant des amitiés durables.

Un exemple de groupe, existant depuis plus de 20 ans et rassemblant un grand nombre de membres, possède les caractéristiques suivantes :

  • Réunions mensuelles à heure et lieu fixes, ouvertes au public.

  • Stands d’échange de produits et de graines cultivés par les membres.

  • Bibliothèque dédiée à la permaculture.

  • Présentation mensuelle par un conférencier invité.

  • Annonces de cours et d’événements par les membres.

  • Dîner partagé à la fin de chaque réunion

  • Journées de « Transfert d’Énergie en Permaculture » (TÉP ou Permablitz) où les membres aident à la réalisation d’un projet collectif, suivies d’un repas en commun. Après deux jours de participation, les membres peuvent recevoir de l’aide pour leurs propres projets.

 

Ces groupes favorisent la sensibilisation de la communauté et peuvent rapidement réagir en cas de crise (comme une inondation) en fournissant des compétences, du matériel, des plantes et une aide à la reconstruction. Ils sont une ressource pour renforcer la résilience locale grâce à leurs réseaux de soutien et leurs compétences partagées.

La cartographie bio-régionale


Une communauté biorégionale se concentre sur une zone naturelle identifiable, telle qu’un bassin versant, une ville ou un district. Elle cartographie les ressources locales — naturelles, techniques, humaines et financières — afin de mieux comprendre où se situent les fuites de ressources (eau, sol, argent, compétences). Ce processus permet de combler les lacunes et d'initier des changements en mobilisant les entreprises locales et en mettant en œuvre des solutions adaptées à l’échelle de la région.

Pour bien refléter cette réalité, la comptabilité traditionnelle doit aujourd’hui intégrer des actions de préservation de la planète et des êtres humains. Cette nouvelle approche, appelée permacomptabilité ou comptabilité écologique, prend en compte non seulement les flux financiers mais aussi les stocks en lien avec les humains et les non-humains. La méthode CARE TDL, développée par Jacques Richard en 2012, est un bon exemple d'application de cette philosophie, déjà expérimentée dans des exploitations agroforestières comme la Ferme de Cagnolle.

Les communautés foncières


Les communautés foncières sont des modèles de propriété partagée, régies par une charte qui impose une utilisation écologique et durable des terres. Ces communautés, souvent sans but lucratif, sont gouvernées de manière équitable, assurant un accès abordable à la terre et au logement. Le système de bail emphytéotique, qui peut durer jusqu’à 99 ans, permet aux membres de louer la terre tout en garantissant une stabilité sur le long terme.

Dans ce modèle, les terres appartiennent à une entité non lucrative, tandis que les membres de la communauté ont des parts leur conférant le droit de vivre sur place et de participer aux décisions collectives.

Un modèle de village en permaculture
 

Le Community Land Trust development (CLT) est un modèle d’habitat groupé fondé sur les principes de la permaculture et une vision commune. Les terres sont soigneusement planifiées par des concepteurs pour assurer une gestion durable des ressources telles que l’eau et les infrastructures. Les habitants sont responsables de leur espace privé (ZONE 1 autour de leur maison), tandis que les autres zones sont partagées et entretenues par la communauté.

Un village en permaculture idéal comporte des groupes de 10 maisons autour d’un espace communautaire partagé (salle, terrasse, jardin) pour des événements collectifs. Un village de 30 familles ou plus peut générer des emplois locaux, grâce à la production de biens et services basés sur l’économie de la terre.

Les économies locales
 

Les systèmes d’échanges locaux (SEL) permettent de contourner l’usage de l’argent. Les membres offrent des biens et services et accumulent des crédits qu’ils peuvent échanger avec d’autres membres, créant ainsi une économie basée sur la coopération. Les monnaies locales, quant à elles, permettent de maintenir la richesse dans une région et de renforcer l’économie locale. En associant les entreprises locales à ce système, les communautés peuvent encourager une économie résiliente et équitable.

Le mouvement des villes en transition
 

Ce mouvement, inspiré par la permaculture, vise à bâtir une société plus heureuse et résiliente. Lancé en 2005, il encourage les communautés à adopter des méthodes de transition pour s’adapter aux défis mondiaux, notamment le pic pétrolier et la crise écologique. Les initiatives de transition offrent une approche positive et collective pour construire dès aujourd'hui le monde de demain.

Les instituts de recherche en permaculture
 

Le Permaculture Research Institute (PRI) œuvre à travers le monde pour diffuser les connaissances et la pratique de la permaculture. En formant les populations locales, le PRI cherche à offrir des solutions concrètes pour atteindre une abondance durable. Ces centres de formation, implantés dans différentes régions, visent à devenir financièrement autonomes en trois ans tout en aidant les communautés à s’autonomiser.

L’effet de nombre


Lorsque des individus s’unissent pour atteindre des objectifs communs, ils constatent que le travail collectif réduit considérablement l’effort individuel nécessaire. En collaborant, les communautés peuvent surmonter les inconvénients perçus et maximiser les avantages. Les outils comme la sociocratie, le World Café ou encore la Deep Democracy sont essentiels pour s’adapter à la complexité du monde actuel.

 

En conjuguant biorégionalisme et permacomptabilité, nous pouvons bâtir des sociétés résilientes, adaptées à leurs environnements locaux, tout en intégrant les dimensions écologiques, humaines et économiques.

Sources utiles :

Permaculture 1 et 2
Permaculture : La révolution d’un seul brin de paille
Révolution Comptable

Ressources Collectifs Engagés myDPC-DESiGN : Nation Globale

« Ne suivez pas un chemin déjà tracé. Allez là où il n'y a pas de chemin pour laisser votre empreinte. »

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